Unité flottante de stockage et de déchargement Safer : transfert d’hydrocarbures de navire à navire achevé

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[Dernière mise à jour le 21 août 2023]

Le transfert de navire à navire de plus de 1,1 million de barils d'hydrocarbures de l'unité flottante de stockage et de déchargement Safer (en anglais "FSO Safer") vers un navire-citerne de remplacement, le Yemen (anciennement connu sous le nom de Nautica), a été achevé (11 août 2023).

Le pompage a commencé à 10 h 45 (heure locale) le 25 juillet 2023. Le transfert a fait suite à des travaux détaillés en matière d'inspection et de stabilisation de l'unité Safer et de sa cargaison.

Le Secrétaire général de l'OMI, M. Kitack Lim, s'est félicité du transfert réussi des hydrocarbures et la prévention d'une catastrophe écologique au large des côtes du Yémen.

"Je félicite toutes les personnes impliquées et je remercie les donateurs qui ont rendu cela possible. Nous attendons maintenant avec impatience la prochaine étape de l'opération, notamment le recyclage en toute sécurité de l'unité Safer. J'encourage les dons supplémentaires afin que le projet mené par les Nations Unies visant à éliminer toute menace environnementale restante pour la mer Rouge puisse être achevé", a déclaré M. Lim. Lire la déclaration entière ici.

L'OMI joue un rôle clé dans l'initiative coordonnée par les Nations Unies visant à prévenir un déversement d'hydrocarbures provenant de la détérioration de l'unité flottante de stockage et de déchargement Safer, qui est amarrée au large des côtes du Yémen. 

Dans le cadre de l'initiative des Nations Unies, la société de sauvetage maritime SMIT, filiale de Boskalis, a été chargée d'inspecter et de préparer l'unité Safer avant d'effectuer en toute sécurité le transfert des hydrocarbures de navire à navire. 

L'OMI fournit une assistance technique et a engagé un spécialiste de gestion des crises qui sera présent sur place pendant toute la durée de l'opération. Bien que l'opération comporte des risques, de nombreuses mesures de planification d'urgence ont été mises en place. Dans le cadre de ce processus, l'OMI a aidé le PNUD à organiser l'achat et la mise en service de matériel de lutte contre les déversements d'hydrocarbures pour atténuer un déversement d'hydrocarbures. Outre le processus de passation des marchés, l'OMI a demandé et facilité des dons de matériel


Derniers renseignements actualisés : 

Au 11 août, toute la cargaison a été transférée de l'unité Safer au Yemen. Tous les travaux sur le Safer sont maintenant suspendus.

La SMIT avait commencé le transfert des hydrocarbures le 25 juillet 2023.

Un avion de dispersant aérien 727 de l'Oil Spill Response Limited (OSRL) qui était en attente opérationnelle à Djibouti en cas de déversement d'hydrocarbures pendant la procédure est retourné au Royaume-Uni où il reste disponible pour déploiement. Un stock de dispersant restera à Djibouti jusqu'à ce que la SMIT quitte le site. Des équipements de lutte contre les déversements d'hydrocarbures sont égament en place dans le cadre du plan national d'urgence du Yémen.

Une fois l'opération de transfert de navire à navire terminée, la prochaine étape critique sera l'installation d'un point d'amarrage fixé au tuyautage, auquel le Yemen pourra alors être attaché en toute sécurité. L'objectif est d'achever ces travaux d'ici le mois de septembre, période à laquelle on s'attend à ce que les conditions météorologiques dans la région se détériorent.

Les négociations se poursuivent pour résoudre les questions juridiques concernant le recyclage en toute sécurité de l'unité Safer et la vente future de ses hydrocarbures.

L'opération de récupération des hydrocarbures

Le navire de servitude polyvalent Ndeavor de Boskalis a été amarré à côté de l'unité Safer après son arrivée sur le site le 30 mai avec à son bord du matériel et l'équipe de la SMIT. Ils sont montés à bord de l'unité Safer le lendemain. Des mesures de gaz ont été effectuées pour évaluer la présence de gaz toxiques à l'intérieur et autour du navire. L'équipe a déclaré que l'accès était "sûr", ce qui signifiait que des inspections critiques de l'unité et de ses machines de pont pouvaient être menées, ainsi que des évaluations de la structure de la coque.

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Des générateurs de gaz inerte mobiles ont été chargés à bord pour être utilisés dans l'opération d'inertage des réservoirs d'hydrocarbures de l'unité Safer en vue de l'opération de transfert d'hydrocarbures, et une inspection du collecteur à bord de l'unité a commencé. Un escalier fixe mobile a été construit pour faciliter un accès facile et en toute sécurité entre le Ndeavor et l'unité Safer

L’équipe SMIT a procédé à une inspection sur place et au test du matériel de lutte contre les déversements d'hydrocarbures, y compris les pulvérisateurs de dispersant montés sur le navire de ravitaillement, le SL Manakin. Ce dernier, ainsi que le SL Aden sont ancrés à proximité de l'unité Safer

Suivez ici les informations mises à jour de Boskalis sur place. 

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Depuis que les Nations Unies ont lancé en 2019 les plans concernant l'unité flottante de stockage et de déchargement Safer, l'OMI a soutenu les efforts de planification d'urgence visant à améliorer la préparation à l'atténuation des impacts environnementaux d'un déversement potentiel. L'OMI a apporté une contribution et un soutien techniques au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Yémen sur des questions pertinentes liées au "Plan opérationnel".

Regardez la vidéo d'ONU Yémen ci-dessous sur le début de l’opération critique de transfert d'hydrocarbures de navire à navire :


 

Des fonds supplémentaires sont encore nécessaires pour combler le déficit dans la couverture du coût immédiat de 142 millions de dollars de la phase d'urgence de l'opération de sauvetage. La deuxième phase de l'opération, qui comprend l'enlèvement et le recyclage en toute sécurité de l'unité Safer, devrait coûter 19 millions de dollars supplémentaires. 

ANIMATION - plan de transfert des hydrocarbures de l'unité flottante de stockage et de déchargement Safer

1. Quel est l'état de la situation concernant l'unité Safer?

L'unité flottante de stockage et de déchargement Safer est située à environ 4,8 milles marins au large des côtes du Yémen. Il s'agissait à l'origine d'un hyperpétrolier, construit au Japon en 1976. Sa conversion en unité flottante de stockage et de déchargement remonte à 1986. Depuis 1988, l'unité Safer est amarrée à Ras Issa où, avant l'intensification du conflit en 2015, elle recevait, stockait et exportait du pétrole brut provenant des champs pétrolifères de Mareb. L'unité Safer est la propriété de la compagnie pétrolière nationale du Yémen, la Safer Exploration & Production Operation Company (SEPOC).

En raison du conflit en cours au Yémen, toutes les opérations de production et d'exportation liées à l'unité Safer ont été suspendues, mais on estime que 150 000 t (près de 1,1 million de barils) de pétrole brut sont toujours à bord. Cela correspond à quatre fois la quantité déversée lors de l'incident de l'Exxon Valdez en 1989, bien que les circonstances soient très différentes.

Avant l'arrivée du SMIT en mai 2023, l'unité n'avait pas été inspectée ni entretenue depuis 2015 et était hors classe depuis 2016. Cela suscite de vives inquiétudes quant à son intégrité. Il n'y a présentement aucune fuite d'hydrocarbures observée provenant de l'unité Safer, mais le risque de déversement d'hydrocarbures a augmenté puisque la structure, les équipements et les systèmes d'exploitation de l'unité continuent de se détériorer.

Les principaux risques associés à l'unité sont la défaillance possible de l'unité en raison du manque d'entretien, qui pourrait mener à une fuite des réservoirs due à une brêche se formant sur la coque, ou un déversement important causé par une explosion due à l'accumulation de gaz inflammables dans les réservoirs. 

La situation est particulièrement complexe en raison du conflit dans la région. De plus, les efforts visant à atténuer le risque ont été entravés par la pandémie de COVID-19.

2. Quelle pourrait être l'ampleur des dommages environnementaux en cas de déversement d'hydrocarbures?

Un déversement d'hydrocarbures provenant de l'unité flottante de stockage et de déchargement Safer représenterait une catastrophe humanitaire et écologique majeure. Il est probable qu'un déversement important affecterait fortement la côte nord-ouest du Yémen, y compris les îles yéménites dans la mer Rouge et l'île Kamaran en particulier. Il y a aussi un risque que les hydrocarbures dérivent et affectent les pays voisins, notamment Djibouti, l'Érythrée et l'Arabie saoudite.

Le secteur comprend de nombreux écosystèmes vulnérables, notamment des mangroves, des récifs coralliens et des habitats d'oiseaux, de même que des infrastructures essentielles, comme des installations de dessalement et des ports de pêche.

Les impacts spécifiques d'un déversement dépendraient de divers facteurs, tels que la quantité d'hydrocarbures déversée, les caractéristiques d'altération des hydrocarbures et les conditions météorologiques et océaniques du moment. Divers scénarios de déversement de l'unité Safer ont été étudiés afin de mieux comprendre les dommages potentiels à l'environnement.


3. Quel pourrait être l'impact d'un déversement d'hydrocarbures pour les populations locales?

Un déversement d'hydrocarbures de grande ampleur pourrait avoir des répercussions sur de nombreuses communautés côtières yéménites, qui dépendent déjà de l'aide humanitaire pour répondre à leurs besoins fondamentaux. Il aurait d'importantes répercussions sur les moyens de subsistance et la santé des populations qui dépendent des ressources de la mer. 

Il y aurait probablement des impacts importants sur les pêcheries le long de la côte de la mer Rouge du Yémen, ce qui placerait des communautés de pêcheurs devant des difficultés importantes et entraînerait des pertes économiques substantielles. De plus, un déversement d'hydrocarbures pourrait perturber gravement les opérations du port de Hodeïda, qui est le point d'entrée de la plupart des marchandises importées.  

4. Qu'a fait l'OMI pour préparer l'intervention en cas de déversement?

Bien que les efforts de prévention constituent l'objectif principal de la sécurisation de l'unité flottante de stockage et de déchargement Safer, une préparation adéquate en cas de déversement est également essentielle pour assurer une intervention rapide et coordonnée et limiter la gravité des impacts si un déversement devait survenir. À cette fin, l'OMI a soutenu les efforts de planification d'urgence, qui visent à améliorer la préparation à l'échelle nationale en cas de déversement.  Ces efforts visent à améliorer l'efficience, l'efficacité et la gestion des opérations d'intervention d'urgence en cas d'un déversement provenant de l'unité Safer.

Les efforts de planification se sont concentrés sur les points suivants : identification d'experts techniques pour aider à la coordination et à la gestion de l'intervention en cas de déversement à l'échelle locale et nationale ; évaluation des capacités actuelles pour faire face à un déversement d'hydrocarbures ; définition des besoins en matériel et en ressources ; et appui du processus d’achat des articles requis  pour le déploiement dans divers endroits du Yémen. 

L'OMI travaille en étroite collaboration avec le Bureau du Coordonnateur résident de l'ONU pour le Yémen ainsi que le  Bureau du PNUD au Yémen, qui a une responsabilité directe au sein du système des Nations Unies concernant les questions liées à l'unité Safer.

Appel à contributions en vue d'obtenir du matériel de lutte contre les déversements d'hydrocarbure supplémentaire 

En avril 2023, l'OMI, dans le cadre des efforts menés par les Nations Unies, a appelé les États Membres à fournir du matériel de lutte contre les déversements d'hydrocarbures d'occasion afin de soutenir les efforts de préparation en cas de déversement éventuel provenant de l'unité flottante de stockage et de déchargement Safer. Cette demande a été formulée alors qu'un superpétrolier (VLCC) acheté par le PNUD, le Nautica (dont le nom est à présent le Yemen) se dirigeait vers la région pour prendre en charge le pétrole de l'unité Safer par transfert d'urgence de navire à navire. Plus d'informations ici

  • Quel type de matériel l'OMI a-t-elle demandé ?  La liste indicative du matériel est annexée à la Lettre circulaire n° 4714. La demande porte sur du matériel classique de lutte contre les déversements, tels que des barrages flottants, des écrémeurs, des dispersants d'hydrocarbures et des citernes de stockage autoportants.

  • S'agit-il du seul matériel disponible ?  Non, le PNUD a fourni du matériel spécialisé mais, pour ne négliger aucune piste, l'OMI demande du matériel supplémentaire pour compléter ce matériel.

  • Qui utilisera le matériel ?  Le matériel sera déployé en cas de déversement sous la supervision d'experts formés à la lutte contre les déversements d'hydrocarbures chargés de superviser les efforts de préparation, y compris la planification des mesures d'urgence.  

  • Où le matériel sera-t-il stocké ?  Une partie du matériel sera localisée dans des lieux pré-identifiés au Yémen, et une autre partie sera stockée à Djibouti, qui sert de base de ravitaillement pour l'opération.

Voir ici pour plus d'informations sur l'évaluation des risques et la préparation à la lutte.

5. Que pourrait être le rôle de l'OMI si un déversement survient?

L'OMI est en mesure de fournir un soutien et des conseils techniques aux gouvernements confrontés à un déversement d'hydrocarbures important, si elle reçoit une demande officielle d'assistance de leur part. Ce soutien peut prendre plusieurs formes, allant de l'offre de conseils techniques aux autorités compétentes et aux centres de coordination régionaux à la livraison d'une assistance technique grâce au déploiement d'experts lorsque cela est possible.

Compte tenu de l'ampleur potentielle d'un déversement catastrophique qui proviendrait de l'unité flottante de stockage et de déchargement Safer et des considérations de sécurité liées au conflit en cours au Yémen, l'OMI soutiendrait les mesures prises à l'échelle du système des Nations Unies en cas d'intervention internationale.

6. Quels sont les principaux défis en matière de préparation et de lutte contre un éventuel déversement d'hydrocarbures au Yémen?

Le conflit en cours et l'instabilité qui en résulte dans la région ont une incidence majeure sur les efforts de planification d'urgence.  Cela pose notamment des défis pour la collecte d'informations complètes et à jour auprès des parties prenantes. La situation actuelle aurait également une incidence sur la capacité à organiser une intervention en cas de déversement d'hydrocarbures, compte tenu des ressources limitées dans la région, et surtout de la situation en matière de sécurité découlant du conflit civil au Yémen. 

En 2020, l'OMI et le PNUD ont soutenu des ateliers de planification d'urgence afin de renforcer la capacité de lutte en cas de déversement d'hydrocarbures du Yémen. Après le premier atelier organisé à Sana'a en février 2022, la seconde série d'ateliers s'est tenue à Aden en mars 2022, et s'est concentrée sur la planification d'urgence et la gestion de l'intervention sur le littoral. D'importants travaux supplémentaires visant à améliorer la préparation sont en cours depuis ce temps.

7. Quel est le plan concernant l'unité Safer?

Un plan coordonné par les Nations Unies vise à faire face au risque de fuite d'hydrocarbures. Ce plan est organisé en deux phases, la première "phase d'urgence" - maintenant en cours - étant axée sur la sécurisation de l'unité flottante de stockage et de déchargement Safer et sur la réalisation d'un transfert de navire à navire vers le nouveau navire afin d'éliminer la menace d'un déversement.

Après l'opération d'urgence visant à transférer les hydrocarbures vers un navire temporaire sûr, une bouée d'amarrage à chaîne caténaire sera installée, à laquelle le navire de remplacement sera amarré, et l'enlèvement de l'unité Safer pour être recyclée en toute sécurité sera effectué (en savoir plus ici). 

Une fois les hydrocarbures transférés sur le Yemen, ils y seront stockés jusqu'à ce que les questions juridiques relatives à la vente ultérieure des hydrocarbures soient résolues. 

Message du Secrétaire général de l'OMI, M. Kitack Lim
      

Contribuer au plan des opérations coordonné par les Nations Unies

Cliquez ici : https://fundraise.unfoundation.org/give/412602/#!/donation/checkout

  • FSO SAFER - Explication de la proposition coordonnée par les Nations Unies (11 octobre 2022).

  • Le Secrétaire général de l'OMI se félicite de l'étape importante franchie concernant le FSO Safer (22 septembre 22).

  • Une conférence d'annonce de contributions pour lever des fonds organisée le 11 mai 2022 par le Gouvernement néerlandais et les Nations Unies a marqué le début des effort visant à réunir les 144 millions de dollars nécessaires au plan, dont 80 millions de dollars pour l'opération d'urgence.

  • Des informations sur le plan de transfert des hydrocarbures du FSO Safer sont disponibles ici - y compris le formulaire d'engagement / l'explicatif / le plan opérationnel / la modélisation de la trajectoire des déversements d'hydrocarbures.

  • Le Secrétaire général de l'OMI, M. Kitack Lim, a appelé à soutenir pleinement le plan afin d'éviter une catastrophe (message ici, vidéo ci-dessous).

  • IMO encourage vivement toutes les parties prenantes à s'engager à contribuer généreusement au financement de la phase d'urgence des opérations de sauvetage de l'unité Safer. (télécharger la lettre circulaire n° 4561, 18 mai 2022).