Conférence des Nations Unies sur les océans à Lisbonne (27 juin - 1er juillet 2022)

Les représentants de l'Organisation maritime internationale (OMI) à la Conférence des Nations Unies sur les océans qui s'est tenue à Lisbonne (Portugal) du 27 juin au 1er juillet 2022, ont souligné l'engagement continu de l'Organisation en faveur de la préservation des océans de la planète et de la lutte contre le changement climatique.

Le Secrétaire général de l'OMI, M. Kitack Lim, a souligné la nature véritablement internationale des transports maritimes. "L'océan nous nourrit vraiment tous, et le secteur des transports maritimes nous relie tous. Un secteur des transports maritimes plus écologique et résilient est essentiel pour répondre aux besoins des générations futures - le secteur des transports maritimes se trouve à la base de tout développement durable", a-t-il déclaré.

S'exprimant lors du dialogue interactif sur la lutte contre la pollution des mers, M. Lim a déclaré : "Le cadre réglementaire doit être équitable et veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte à mesure que le secteur évolue vers des opérations encore plus écologiques. La pollution des mers est un problème transfrontalier. Les menaces de certains types de pollution, comme la pollution du milieu marin par les plastiques, sont observées à l'échelle mondiale et les incidences de cette pollution, associées au changement climatique, créent une menace croissante pour la biodiversité marine, les écosystèmes et, par conséquent, le bien-être humain."

"Au fur et à mesure que nous intensifions nos efforts, la collaboration en matière de recherche-développement, l'échange d'informations et le renforcement des capacités seront essentiels pour garantir que nul ne soit laissé pour compte dans l'effort de transition écologique du secteur des transports maritimes", a déclaré M. Lim.

La Conférence sur les océans a vu l'adoption, par les chefs d'État et de gouvernement et les représentants de haut niveau de la Déclaration de Lisbonne : "Notre océan, notre avenir, notre responsabilité", une série de mesures innovantes et fondées sur des données scientifiques, qui tient compte des problèmes de capacité auxquels sont confrontés les pays en développement, en particulier les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés, en première ligne des effets dévastateurs de l'urgence à laquelle les océans sont confrontés.

GloLitter - la lutte contre les déchets plastiques présents dans le milieu marin

La réduction des débris marins dans les océans est une cible essentielle de l'objectif de développement durable (ODD) 14. Le Projet de partenariats GloLitter de l'OMI et de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) (lancé en 2019 avec un financement initial du Gouvernement norvégien) vise à aider les transports maritimes et les pêcheries à évoluer vers un avenir quasiment sans plastique. GloLitter encourage les pays en développement à trouver les moyens d'éviter et de réduire les déchets présents dans le milieu marin, y compris les déchets plastiques provenant des secteurs mêmes des transports maritimes et des pêcheries, et à réduire l'utilisation de plastiques dans ces filières, notamment en ciblant les possibilités de réutilisation et de recyclage des plastiques.

Lors de la manifestation parallèle organisée par l'OMI sur la coopération entre les transports maritimes et les pêcheries pour lutter contre les sources marines de déchets plastiques présents dans le milieu marin, le Costa Rica, pays partenaire principal de GloLitter, a présenté des exemples de la manière dont le pays s'attaque au problème majeur des déchets plastiques, notamment en interdisant les plastiques à usage unique tels que les sacs en plastique des supermarchés. Avec le soutien du projet GloLitter, le pays mettra en œuvre un certain nombre de mesures prioritaires pour lutter contre les plastiques en mer, en se concentrant sur la réforme juridique et politique et sur la mise en œuvre de l'Annexe V de MARPOL de l'OMI, instrument sur la réglementation des déchets provenant des navires, la Convention et le Protocole de Londres sur l'immersion de déchets en mer, et les Directives volontaires de la FAO sur le marquage des engins de pêche. Le Costa Rica prévoit de mettre en place des installations de réception portuaires pour pouvoir collecter les déchets plastiques marins, y compris les engins de pêche, l'objectif étant de les réutiliser dans le cadre de l'économie circulaire.

Lors de la même manifestation parallèle, la FAO a également fait part de son expérience en matière de lutte contre les déchets plastiques marins dans le secteur de la pêche, et un représentant de l'Alliance mondiale du secteur GloLitter a souligné l'importance d'associer les mesures réglementaires et industrielles.

La Déclaration de Lisbonne s'engage à prévenir, réduire et éliminer les déchets plastiques marins, y compris les plastiques à usage unique et les microplastiques, notamment en contribuant à des approches fondées sur le cycle de vie complètes, en encourageant l'utilisation rationnelle des ressources et le recyclage ainsi qu'une gestion écologiquement rationnelle des déchets. Elle reconnaît la création, par la reprise de la cinquième session de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement (UNEA 5.2), d'un comité intergouvernemental de négociation en vue de l'élaboration d'un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution par les matières plastiques.

Lutter contre le changement climatique

La Déclaration de Lisbonne s'engage à réduire dès que possible les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports maritimes internationaux, notamment des navires, en reconnaissant le rôle de chef de file de l'OMI.

L'OMI a participé à plusieurs manifestations soulignant les efforts de l'OMI pour décarboner les transports maritimes, y compris le travail en cours avec de nombreux pays dans le cadre de ses projets mondiaux pour présenter l'innovation, relier les projets de décarbonation entre eux et promouvoir les essais et les projets pilotes, qui alimenteront la révision de la Stratégie initiale de l'OMI concernant les GES.

"La transition juste et équitable dans la décarbonation du secteur des transports maritimes implique d'offrir des possibilités d'emploi et de développement des compétences aux gens de mer, aux travailleurs portuaires et aux secteurs maritimes des pays en développement", a déclaré M. Lim. "Cette transition est un défi, mais elle peut permettre au secteur de renouer avec les jeunes générations dans toutes les régions du monde, dont les futures carrières seront souvent marquées par la production d'énergie renouvelable et les technologies à haut rendement énergétique. La transition du secteur des transports maritimes créera des possibilités pour de nombreux pays en développement, qui explorent déjà la production de combustibles renouvelables pouvant servir à accélérer leur transition vers des économies à faibles émissions de carbone. Toutes les parties prenantes doivent travailler ensemble pour maintenir l'élan de la décarbonation des transports maritimes et œuvrer ensemble pour un futur plus écologique", a-t-il déclaré.

Autonomiser les femmes et les filles

La Déclaration de Lisbonne s'engage à autonomiser les femmes et les filles, car leur participation pleine et effective est essentielle pour progresser vers une économie durable liée à la mer. La Déclaration s'engage à atteindre l'ODD 14 et de prendre en compte systématiquement les questions de genre dans les travaux visant conserver et exploiter de façon durable les océans et ses ressources.

L'OMI a participé à une manifestation parallèle coparrainée par l'Institut mondial de l'océan de l'Université maritime mondiale-Sasakawa ; Organisation maritime internationale ; Autorité internationale des fonds marins Gouvernement d'Antigua-et-Barbuda  ; Sailors for the Sea Japan; et Leading Women for the Ocean. 

"En dotant les femmes des compétences requises et en maintenant un environnement de travail exempt d'obstacles, nous créons des systèmes véritablement durables d'égalité des sexes", a déclaré M. Lim. "Nos efforts pour soutenir l'objectif de développement durable 5 sur l'égalité des sexes doivent continuer à être intégrés dans l'ensemble des activités de l'OMI. Ceci est essentiel à l'heure où le secteur des transports maritimes s'efforce d'opérer une transition vers un futur plus durable et de décarboner, de numériser, d'accroître son efficacité et de lutter contre le changement climatique. Cette transition ne peut avoir lieu sans que les esprits les plus brillants travaillent à trouver des solutions."

Lutter contre le bruit sous-marin provenant des navires

La délégation de l'OMI a également participé à une manifestation parallèle sur le bruit sous-marin, présentant le travail de l'Organisation sur la mise en œuvre des directives sur la réduction du bruit sous-marin produit par les navires de commerce pour atténuer leurs incidences néfastes sur la faune marine, ainsi que la connexion avec les zones maritimes particulièrement vulnérables (PSSA).

Une étape importante en vue de la mise en place d'un projet visant à renforcer les capacités de lutte contre le bruit provenant des navires a été franchie la semaine précédant la Conférence des Nations Unies sur les océans. Le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) a approuvé le formulaire d'identification de projet pour préparer la proposition complète d'un projet de taille moyenne financé par le FEM. Cela signifie que l'OMI va lancer la phase préparatoire d'une intervention mondiale de renforcement des capacités sur la question du bruit sous-marin provenant des navires.

Coopération interinstitutions

L'OMI a contribué et coorganisé plusieurs manifestations qui ont mis en évidence la nature essentielle de la coopération interinstitutions par l'intermédiaire d'ONU-Océans ainsi que du Groupe mixte d'experts chargé d'étudier les aspects scientifiques de la protection de l'environnement marin (GESAMP), avec d'autres organismes du système des Nations Unies.

Conférence des Nations Unies sur les océans

La Conférence des Nations Unies sur les océans a réuni plus de 6 000 participants, dont 24 chefs d'État et de gouvernement, et plus de 2 000 représentants de la société civile.

L'OMI a contribué à la planification et à la préparation générales de la Conférence sur les océans, en tant que co-organisateur du Groupe de travail préparatoire informel 1 sur la pollution marine, en collaboration avec le PNUE, et a ainsi dirigé la préparation du document de base pour le dialogue interactif sur la lutte contre la pollution des mers pendant la Conférence.

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L'OMI à la Conférence des Nations Unies sur les océans

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Déclaration de Lisbonne