Les conventions relatives aux pêches sont des outils essentiels qui permettent aux États du pavillon, aux États du port et aux États côtiers de surveiller et de contrôler efficacement les navires de pêche, ainsi que de limiter les activités de pêche illicite, non déclarée et non réglementée, tout en renforçant la transparence, la traçabilité et la bonne gouvernance.

Cet enjeu était au cœur d'un atelier national qui s'est tenu les 29 et 30 juillet à Shanghai (Chine). L'événement était organisé par la Shanghai Ocean University et le Bureau des pêches du ministère de l'Agriculture et des Affaires rurales de la République populaire de Chine, avec la collaboration de l'OMI, de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), des Pew Charitable Trusts et du gestionnaire du Système de numéros OMI d'identification des navires.

Les participants ont échangé à propos de la ratification et de la mise en œuvre éventuelles, par la Chine, de conventions relatives aux pêches, dont l'Accord du Cap de 2012, qui vise à améliorer les normes de sécurité applicables aux navires de pêche, et la Convention internationale de 1995 sur les normes de formation du personnel des navires de pêche, de délivrance des brevets et de veille (STCW-F).

Les participants ont aussi discuté de la mise en œuvre de l'Accord de la FAO relatif aux mesures du ressort de l'État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (2009).

À ce jour, la République populaire de Chine n'a pas encore adhéré aux traités de l'OMI sur la sécurité des navires de pêche et la formation des équipages. Cependant, la Chine a signalé qu'elle a entrepris des études importantes à propos des implications d'une ratification. L'adhésion de la Chine à l'Accord du Cap aurait un effet mondial considérable, puisque ce pays compte des milliers de navires d'une longueur égale ou supérieure à 24 mètres. 

Le directeur général adjoint du Bureau des Pêches, M. Han Xu, a déclaré que la sécurité des pêcheurs était une priorité pour le Gouvernement chinois. « La mise en œuvre de ces Conventions présente des difficultés en raison de la taille de notre flotte. Toutefois, nous avons un dicton en Chine : il y a davantage de solutions que de problèmes », a-t-il ajouté.

Brice Martin-Castex, de l'OMI, a déclaré : « Nous sommes ravis d'être ici, à Shanghai, pour échanger sur ces enjeux, et nous souhaitons que cet atelier ouvre la voie à une coopération continue. Les conventions et les mesures dont nous discutons fonctionnent ensemble, mais l'Accord du Cap n'est pas encore en vigueur. La Chine peut contribuer grandement à son entrée en vigueur, à titre d'État fondateur, ce qui représente une occasion à ne pas manquer ».  

L'atelier s'est conclu avec de nombreux résultats positifs. La Chine s'est engagée à assister à la Conférence ministérielle sur la sécurité des navires de pêche et la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Cette conférence, organisée par l'OMI et le Gouvernement espagnol, se tiendra du 21 au 23 octobre 2019 à Torremolinos, Malaga. La Chine fournira alors des renseignements à propos des mesures à prendre pour l'entrée en vigueur de l'Accord du Cap.

La Chine a aussi accueilli favorablement la proposition, formulée par le gestionnaire du Système de numéros OMI d'identification des navires, d'autoriser l'attribution progressive de numéros d'identification des navires aux navires de pêche chinois d'une longueur égale ou supérieure à 12 mètres. Cela permettra d'alimenter le Fichier mondial des navires de pêche, des navires de transport frigorifique et des navires de ravitaillement. À l'heure actuelle, l'application de ce système aux navires de pêche se fait sur une base volontaire.  

À ce jour, 11 États, qui comptent un total de 1413 navires, ont ratifié l'Accord du Cap. Le traité entrera en vigueur 12 mois après la date à laquelle au moins 22 États, qui totaliseront 3600 navires de pêches d'une longueur égale ou supérieure à 24 mètres, auront consenti à être liés par cet Accord.

La Conférence ministérielle sur la sécurité des navires de pêche et la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, qui se tiendra du 21 au 23 octobre, sera suivie du Groupe de travail mixte FAO/OIT/OMI sur la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et les questions connexes, qui se réunira du 23 au 25 octobre.

L'atelier a rassemblé 45 participants du Bureau des Pêches, du ministère de l'Agriculture et des Affaires rurales, du ministère des Transports, de la Shanghai Ocean University, de la Dalian Maritime University, de l'Association des pêcheries d'outre-mer de Chine, de la Société de classification de Chine, de toutes les autorités portuaires des provinces côtières du pays, de l'OMI, de la FAO, des Pew Charitable Trusts ainsi que le gestionnaire du Système de numéros OMI d'identification des navires.