De nos jours, les déversements majeurs d'hydrocarbures sont rares et le nombre d'accidents mettant en cause des pétroliers a diminué. Néanmoins, les pays côtiers doivent être prêts à intervenir en cas d'urgence. La coopération et l'assistance bilatérales, multilatérales et internationales sont essentielles pour compléter les capacités nationales. C'est le message qui a été souligné lors de la huitième Conférence régionale de l'Initiative mondiale pour l'Afrique occidentale, centrale et australe (projet GI-WACAF), qui s'est tenue au Cap (Afrique du Sud) du 28 au 31 octobre.
Le projet GI-WACAF, qui est une collaboration entre l'OMI et l'IPIECA, vise à renforcer les capacités de préparation et de lutte contre les déversements d'hydrocarbures en Afrique de l'ouest, centrale et australe. Il permet de soutenir la coopération mutuelle et d'aider les pays à renforcer leurs capacités d'intervention en cas de déversement. La région couverte par le projet compte d'importants producteurs de pétrole, comme l'Angola et le Nigeria, et est également vulnérable en raison du volume significatif de trafic maritime.
Au cours des deux dernières années, quelque 16 activités nationales et sous-régionales ont été mises en place. Celles-ci couvrent de nombreux aspects de la préparation et de la lutte contre les déversements d'hydrocarbures. Par exemple, un exercice transfrontière d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures impliquant l'Angola et la Namibie a eu lieu en août 2019. Le projet est caractérisé par la collaboration avec d'autres entités concernées par la préparation en cas de déversement d'hydrocarbures, afin d'assurer une approche coordonnée et cohérente. Le projet GI-WACAF, en place depuis 13 ans, a encouragé le développement d'un réseau de points focaux et d'experts sur la lutte et la préparation dans la région.
Lors de la conférence, plusieurs délégués se sont montrés intéressés par la possibilité de réaliser d'autres exercices transfrontières entre pays voisins, afin de mieux comprendre et de surmonter les défis qui risquent de se poser lors d'incidents réels. Les délégués se sont entendus sur la nécessité de mettre en œuvre efficacement, dans les législations nationales de tous les pays de la région, les conventions de l'OMI relatives à la préparation et à la lutte en cas de déversement d'hydrocarbures, comme la Convention internationale de 1990 sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures (Convention OPRC), de même que celles en matière de responsabilité et d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures, comme la Convention sur les hydrocarbures de soute.
La Conférence a été organisée par l'OMI et l'Association internationale de l'industrie pétrolière pour la sauvegarde de l'environnement (IPIECA), en collaboration étroite avec le Gouvernement de la République sud-africaine. Elle a réuni des représentants des gouvernements et de l'industrie provenant de 22 pays africains qui participent au Projet GI-WACAF : Afrique du Sud, Angola, Bénin, Cameroun, Cabo Verde, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Libéria, Mauritanie, Namibie, Nigéria, République démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone et Togo.