Un nouvel exercice de simulation informatique sur la bonne synchronisation de l'arrivée des navires (concept du « juste à temps ») a donné des résultats positifs, ce qui montre qu'il est possible de réduire considérablement les émissions. La bonne synchronisation de l'arrivée des navires peut aider à limiter passé par les navires à attendre à l'extérieur des ports, avec leurs moteurs en marche, ce qui permet de réduire les émissions nocives. Cet objectif peut être réalisé en transmettant à l'avance au navire les renseignements pertinents concernant l'heure d'arrivée demandée, ce qui permet au navire d'optimiser sa vitesse.

L'exercice a été mené en ligne, les 2 et 9 décembre, par des membres de l'Alliance mondiale du secteur à l'appui des transports maritimes à faibles émissions de carbone, et fait suite aux travaux déjà menés par l'Alliance en la matière. L'exercice a permis de valider les calculs de réduction des émissions menés par le port de Rotterdam et d'échanger à ce sujet.

Aux fins de ce calcul, 26 navires qui ont fait escale à un terminal spécifique du port de Rotterdam ont été analysés, ce qui représente un mois de données. Dans un premier temps, la consommation de carburant et les émissions réelles ont été estimées pour chaque navire (en utilisant un modèle de référence) pour les 24 heures précédent l'arrivée au port.

Ensuite, deux scénarios de bonne synchronisation de l'arrivée des navires ont été modélisés. Dans l'un des scénarios, les 26 navires recevaient une mise à jour sur le moment où ils étaient invités à arriver au point d'embarquement des pilotes 24 heures avant leur arrivée, ce qui leur permettait ensuite d'optimiser leur vitesse. Cette information était transmise 12 heures avant leur arrivée dans le deuxième scénario. Le moment auquel le navire doit arriver au lieu d'embarquement des pilotes dépend de plusieurs variables, notamment la disponibilité du poste d'amarrage, du chenal, des pilotes, des remorqueurs et des lamaneurs. Cependant, cette information est souvent envoyée au moment où le navire entre en contact avec le Service de trafic maritime, alors qu'il est déjà relativement près du port, à environ deux heures de navigation.

La comparaison des données réelles avec les deux scénarios de bonne synchronisation de l'arrivée des navires a permis de conclure qu'en moyenne, les 26 navires auraient consommé 9% moins de carburant dans le scénario où la vitesse a été optimisée dans les 12 heures précédentes. L'optimisation de la vitesse dans les dernières 24 heures du voyage aurait permis de réaliser des économies de carburant de 8 %. Ces résultats montrent l'importance des économies de carburant et des réductions des émissions qui peuvent être réalisées grâce à la bonne synchronisation, y compris dans des ports relativement avancés qui sont visités par des navires qui sont déjà plutôt efficaces sur le plan énergétique.

Ils mettent aussi en lumière l'importance de l'échange de renseignements pour optimiser les escales.

Les discussions ont montré que les paramètres d'horodatage (timestamping) tels que définies dans le Répertoire de l'OMI sur la simplification des formalités et le commerce électronique reflètent la manière actuelle de mener les opérations portuaires et permettront donc d'harmoniser les noms et les définitions dans les différents ports. Cependant, puisque les responsables des processus varient d'un port à l'autre, une mise en œuvre spécifique sera nécessaire dans chaque port.

L'exercice a été mené par des représentants du port de Rotterdam, de l'OMI et des compagnies maritimes Maersk et MSC. L'Alliance mondiale du secteur à l'appui des transports maritimes à faibles émissions de carbone est un partenariat public-privé qui a pour objectif d'identifier et de mettre au point des solutions innovantes permettant de surmonter les obstacles qui entravent couramment l'adoption et l'application de technologies en matière de rendement énergétique et de mesures opérationnelles. Ce partenariat est réalisé dans le cadre du projet GreenVoyage2050, mené par l'OMI et la Norvège.