L'ammoniac, l'hydrogène, l'éthane et l'éther de diméthyle font partie des combustibles "de substitution" pour moteurs marins qui pourraient nécessiter de travaux réglementaires à l'avenir. Cette évaluation est le résultat d'un inventaire de la réglementation mené par le Groupe de travail sur les combustibles de substitution à faible teneur en carbone et à émission nulle en carbone de l'Alliance mondiale du secteur à l'appui des transports maritimes à faibles émissions de carbone (Low Carbon GIA) de GreenVoyage2050, avec des données et des contributions de la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).
L'évaluation de la place des combustibles de substitution pour moteurs marins et des convertisseurs d'énergie dans les principales conventions et instruments réglementaires de l'OMI a pour but d'informer et d'aider les États Membres de l'OMI et le secteur maritime dans son ensemble à identifier et à résoudre les problèmes réglementaires qui pourraient se poser lors de l'utilisation d'un combustible de substitution en particulier.
Le résultat de l'inventaire peut être consulté sur le site Web de GreenVoyage2050 sous la forme d'un tableau utilisant un système de codage couleur par feux tricolores qui décrit les niveaux actuels de préparation à la réglementation, classés comme faibles, moyens et élevés. La catégorisation a été approuvée par les membres du Groupe de travail sur les combustibles de substitution à faible teneur en carbone et à émission nulle en carbone du Low Carbon GIA.
Les principales conventions de l'OMI examinées sont la Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (Convention SOLAS), la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL), le Recueil international de règles sur les transporteurs de produits chimiques (Recueil IBC), le Recueil international de règles de sécurité applicables aux navires qui utilisent des gaz ou d'autres combustibles à faible point d'éclair (Recueil IGF) et le Recueil international de règles relatives à la construction et à l’équipement des navires transportant des gaz liquéfiés en vrac (Recueil IGC).
Les combustibles et les sources d'énergie pris en compte sont les combustibles classiques (diesel/gasoil/fuel-oil), les combustibles diesel liquides biologiques/synthétiques, le méthanol, l'éthanol, l'éther diméthylique (DME), le propane/butane (GPL), le méthane (GNL), l'éthane, l'ammoniac et l'hydrogène.
Cet inventaire a permis d'identifier certains domaines dans lesquels l'OMI - mais aussi éventuellement d'autres organismes de normalisation et de certification - pourrait avoir besoin d'un travail réglementaire supplémentaire. Parmi ces domaines figurent : la poursuite de l'élaboration de directives en matière de sécurité pour l'utilisation à bord de combustibles de substitution ; les questions liées à la qualité des combustibles de substitution ; les émissions de gaz à effet de serre sur le cycle de vie et l'élaboration de normes pour les moteurs ; ainsi que l'évaluation des incidences et des risques éventuels de déversement de combustibles de substitution pour moteurs marins.
Le Low Carbon GIA, qui rassemble les principaux propriétaires et exploitants de navires, sociétés de classification, fabricants et fournisseurs de moteurs et de technologies, fournisseurs de mégadonnées, compagnies pétrolières et ports reconnaît que l'OMI a déjà entamé des travaux concrets pour traiter un certain nombre de ces questions, tandis que d'autres nécessitent des propositions concrètes pour faire avancer les discussions au sein des différents organes de l'OMI.
Il convient de noter que l'identification d'un faible niveau de préparation réglementaire pour un combustible en particulier n'indique pas nécessairement un obstacle potentiel à l'adoption de ce combustible, mais identifie simplement le champ d'application des travaux futurs à réaliser par l'OMI et d'autres parties prenantes, le cas échéant.
M. Tore Longva, Responsable du Groupe de travail sur les combustibles de substitution à faible teneur en carbone et à émission nulle en carbone du Low Carbon GIA, a déclaré : "Dans le cadre de ce groupe de travail, les membres du Low Carbon GIA, issus de l'ensemble du secteur, ont mis leur expertise au service de plusieurs activités visant à soutenir l'adoption de combustibles de substitution pour des transports maritimes à faibles émissions de carbone. Cet inventaire de la réglementation en ce qui concerne l'utilisation de combustibles de substitution représente un élément crucial du travail entrepris par le Low Carbon GIA pour aider les États Membres de l'OMI à identifier les lacunes réglementaires potentielles qui devront être comblées à l'avenir".
Dans le cadre du projet "Future fuels and technology for low- and zero-carbon shipping" (projet FFT) lancé récemment, l'OMI s'emploie à combler un certain nombre de lacunes réglementaires identifiées afin de soutenir les discussions au sein des comités de réglementation de l'OMI.
Le GIA Low Carbon est un partenariat public-privé qui opère dans le cadre du projet GreenVoyage2050. Le Low Carbon GIA a pour objet de mettre au point des solutions innovantes permettant de surmonter les obstacles à la décarbonation du secteur des transports maritimes.