L'OMI prie instamment les États Membres de fournir du matériel pour contribuer aux efforts coordonnés par les Nations Unies afin de prévenir un déversement d'hydrocarbures catastrophique provenant du FSO Safer, une unité flottante de stockage et de déchargement ("floating storage offshore" (FSO)) vieillissante en décomposition rapide, amarrée à 4,8 milles marins au large des côtes du Yémen, en mer Rouge.
L'OMI apporte son expertise en matière de préparation aux déversements d'hydrocarbures et lutte en la matière dans le cadre du plan d'urgence relatif à un éventuel déversement d'hydrocarbures provenant du FSO Safer, conformément à son mandat défini dans la Convention internationale sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures (Convention OPRC).
Le FSO Safer, un hyperpétrolier converti, contient environ 150 000 t (près de 1,1 million de barils) de pétrole brut, soit quatre fois la quantité déversée lors de l'incident de l'Exxon Valdez en 1989. Le FSO Safer est amarré à Ras Isa depuis 1988, où iI était utilisé pour recevoir, stocker et exporter le pétrole brut en provenance des champs pétrolifères de Marib. Mais en 2015, en raison de la guerre au Yémen, les opérations de production, de déchargement et de maintenance liées au FSO Safer ont été suspendues.
Le FSO Safer n'a pas été inspecté depuis lors, mais toutes les évaluations de son intégrité structurelle suggèrent qu'il s'est maintenant détérioré au point d'être irréparable et de présenter un risque imminent de rupture ou d'explosion. Le danger est celui d'un déversement d'hydrocarbures important qui dépasserait les capacités et les ressources du Yémen pour y répondre efficacement.
Le 9 mars, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a signé un accord pour l'achat d'un superpétrolier (VLCC), le Nautica, afin de prendre en charge le pétrole du FSO Safer par transfert d'urgence de navire à navire. Ces opérations sont complexes et intrinsèquement risquées.
Le Nautica a quitté Zhousha (Chine) le 6 avril et devrait arriver en mer Rouge au début du mois de mai.
Les mesures de planification d'urgence pour l'opération de transfert s'intensifient donc. L'une des principales lacunes constatées au Yémen en matière de préparation aux déversements d'hydrocarbures concerne le manque de matériel de lutte contre les déversements d'hydrocarbures disponibles dans le pays.
En raison des longs délais de fabrication et d'acquisition du matériel de lutte contre les déversements d'hydrocarbures, l'OMI recherche du matériel de lutte contre les déversements d'occasion ou en fin de vie pouvant être transporté dans la région en l'espace de quelques semaines.
Une liste indicative du matériel requis, annexée à la Lettre circulaire n° 4714, comprend des éléments pour le confinement et la récupération ainsi que pour la protection des ressources, tels que des barrages pour contenir tout déversement et des écrémeurs pour récupérer les hydrocarbures, ainsi que des dispersants d'hydrocarbures et des citernes de stockage autoportants à montage rapide.
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Un déversement d'hydrocarbures du FSO Safer représenterait une catastrophe humanitaire et écologique majeure. Il est probable qu'un déversement important affecterait fortement la côte nord-ouest du Yémen, y compris les îles yéménites dans la mer Rouge et l'île Kamaran en particulier - un secteur qui comprend des écosystèmes vulnérables. Il y a aussi un risque que les hydrocarbures dérivent et affectent les pays voisins, notamment Djibouti, l'Érythrée et l'Arabie saoudite.
Un déversement d'hydrocarbures de grande ampleur pourrait avoir des répercussions sur de nombreuses communautés côtières yéménites, qui dépendent déjà de l'aide humanitaire pour répondre à leurs besoins fondamentaux. Il aurait d'importantes répercussions sur les moyens de subsistance et la santé des populations qui dépendent des ressources de la mer. De plus, un déversement d'hydrocarbures pourrait perturber gravement les opérations du port de Hodeïda, qui est le point d'entrée de la plupart des importations en matière de denrées alimentaires, de combustible et de dispositifs de sauvetage. Le PNUD estime que le coût du nettoyage s'élèverait à lui seul à 20 milliards de dollars.
De plus amples informations sur le FSO Safer sont disponibles ici.