La manière dont la décarbonation des transports maritimes en Asie et dans le Pacifique peut débloquer des opportunités et des investissements dans l'ensemble de la chaîne de valeur maritime a été au cœur de la Conférence sur les transports maritimes écologiques qui s'est tenue à Manille (Philippines), les 16 et 17 mai.

Sous le thème "Seizing opportunities for Green Shipping in Asia and the Pacific", la Conférence a constitué une plate-forme à plus de 100 parties prenantes maritimes clés de 20 îles du Pacifique et des États d'Asie du Sud-Est (y compris les États Membres de l'ANASE) pour discuter de la décarbonation des transports maritimes internationaux.

Parmi les principaux facteurs de changement figure un cadre réglementaire ambitieux et mondial mis en place par l'OMI, qui traite du rendement énergétique des navires et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ; le développement de nouveaux combustibles et de nouvelles technologies à faible teneur en carbone ; et des investissements dans la production d'énergie renouvelable et les infrastructures portuaires. 

Lors de l'ouverture de la Conférence, le Secrétaire général de l'OMI a souligné l'importance de la collaboration et de la coopération : "Ici, aux Philippines, et dans toute la région représentée par les 20 États Membres présents à cet événement, il y a une forte volonté et un engagement à travailler avec toutes les parties prenantes pour explorer et faire avancer les énergies renouvelables, pour s'assurer que les transports maritimes bénéficient des investissements et des transferts de technologie appropriés, et que la main-d'œuvre de demain soit équipée pour cette transition vitale. Le partage des connaissances est essentiel à la réalisation de nos objectifs communs. Nous pouvons tous apprendre les uns des autres. De plus, l'OMI est prête à soutenir ce processus. La coopération et le dialogue qui sont la marque de fabrique de l'OMI sont plus importants que jamais". (Pour lire le discours en entier, cliquez ici)

M. Roel Hoenders, Chef de la section chargée de la pollution de l'atmosphère et du rendement énergétique à l'OMI, a présenté les dernières réglementations de l'OMI en matière de rendement énergétique (EEXI et CII) et l'état d'avancement de la révision de la Stratégie initiale de l'OMI concernant les GES, ainsi que l'élaboration d'un ensemble de mesures de réduction des émissions de GES à moyen terme et des évaluations des incidences. 

Les transports maritimes sont essentiels pour la région, qui compte de nombreux États insulaires, avec de vastes distances maritimes couvertes par des navires transportant des biens de première nécessité et des passagers. Les participants ont estimé que de nouvelles méthodes de collaboration, notamment entre le secteur public et le secteur privé et entre les pays développés et les pays en développement, étaient essentielles pour la transition écologique. Parmi les délégués se trouvaient des décideurs clés et des conseillers principaux d'Asie et du Pacifique, des représentants d'entreprises de premier plan de la chaîne de valeur maritime, des propriétaires de navires et des opérateurs aux propriétaires de cargaisons, aux ports, aux producteurs d'énergie et aux institutions financières, aux banques de développement, au monde universitaire et à la société civile.

Les attentes concernant la révision de la Stratégie initiale de l'OMI concernant les GES et le développement des mesures de réduction des GES à moyen terme de l'OMI, y compris les éléments techniques et économiques, ont été discutées dans le cadre d'un programme de panels en présentiel de haut niveau et de sessions interactives.

Les tables rondes ont abordé les possibilités et difficultés en termes de déblocage de fonds pour les infrastructures portuaires, la production d'énergie renouvelable, la formation et le développement des compétences des gens de mer, y compris la requalification pour les emplois "verts" dans le secteur maritime, ainsi que la création d'emplois et l'attraction des jeunes générations vers un secteur maritime à faible teneur en carbone en Asie et dans le Pacifique. Les participants à la Conférence ont été informés de l'étude conjointe de l'OMI et de la Banque mondiale en cours sur le rendement énergétique des transbordeurs effectuant des voyages nationaux, qui vise à améliorer la sécurité et le rendement énergétique des navires à passagers effectuant des voyages nationaux aux Philippines. L'étude devrait être achevée et publiée en temps utile.

Les participants à la Conférence ont discuté de la manière d'assurer une transition équitable, notamment par le biais d'un renforcement des capacités et d'une coopération technologique supplémentaires fournis par l'OMI. L'accent a également été mis sur la nécessité de renforcer la coopération régionale et intercontinentale pour promouvoir le domaine du rendement énergétique des transports maritimes, notamment par l'utilisation éventuelle des futures recettes du carbone pour l'infrastructure de soutage des ports, les bourses d'études sur l'économie des énergies renouvelables et la modernisation éventuelle des navires en Asie et dans le Pacifique. 

La Conférence visait à alimenter les discussions lors des prochaines réunions du Groupe de travail intersessions sur la réduction des émissions de GES provenant des navires (ISWG-GHG 15) et du Comité de la protection du milieu marin (MEPC 80). Le MEPC 80, qui se tiendra en juillet, devrait adopter la Stratégie 2023 de l'OMI concernant les GES et élaborer davantage l'ensemble de mesures de réduction des émissions de GES à moyen terme, y compris l'analyse connexe des incidences éventuelles sur les États des mesures économiques. 

La Conférence a été organisée et parrainée par l'OMI (dans le cadre du Programme intégré de coopération technique (PICT) de l'OMI), en collaboration avec les autorités maritimes des Philippines et du Danemark.


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