Il est essentiel de faire correspondre les besoins spécifiques des pays en développement en matière de réduction des émissions maritimes nationales avec les donateurs et les fournisseurs de technologie. La rencontre "CARES Connect" qui s'est tenue récemment à Londres (27 septembre) a permis à des représentants d'Afrique et des Caraïbes de discuter de leurs besoins concernant la réduction des émissions de GES dans le secteur maritime au niveau national et d'entendre des fournisseurs de technologie sur leurs solutions potentielles ainsi que des donateurs.
Organisée par l'équipe du projet de l'OMI intitulé "Coordinated Actions to Reduce Emissions from Shipping" (IMO CARES), cette rencontre, en présentiel, a rassemblé les parties prenantes pour des tables rondes consécutives animées par des membres du Secrétariat de l'OMI. Parmi les participants figuraient des bailleurs de fonds établis pour des projets de décarbonation, des représentants des régions qui exécuteront les projets et des fournisseurs de technologies de décarbonation pour le secteur maritime cherchant à desservir les pays en développement.
La réunion a été déclarée "neutre du point de vue de la technologie", toutes les options de décarbonation étant soumises à discussion. Les parties prenantes ont exploré l'application de l'électricité à terre dérivée des énergies renouvelables, des panneaux solaires, des combustibles de substitution, de la propulsion électrique et des navires sans aucune émission dans des milieux maritimes pour les deux régions. L'intégration de l'énergie éolienne et de l'énergie thermique des mers, la prévention de l'encrassement biologique, les solutions de rendement énergétique basées sur les données, les trafics améliorés par l'intelligence artificielle et les moyens d'améliorer le rendement des moteurs pour les navires nationaux de dimensions plus modestes ont également été abordés. Dans de nombreux cas, les parties prenantes ont souligné la nécessité de mettre en place des programmes pilotes afin de prouver l'efficacité des solutions et de susciter l'intérêt de certaines parties prenantes à prendre des mesures de manière anticipée au regard de technologies appropriées.
Les participants se sont accordés sur le fait que les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés (PMA) disposent de ressources limitées (notamment des contraintes financières et foncières, un accès insuffisant aux énergies renouvelables et des services limités). Les discussions se sont donc concentrées sur les solutions pouvant être mises en œuvre directement à bord des navires - les navires ravitailleurs portuaires, les navires de pêche, les superyachts, les navires de croisière et les transbordeurs étant considérés comme les types de navires idéaux pour démontrer l'efficacité des nouvelles technologies.
Les participants ont souligné la nécessité de renforcer l'éducation et la sensibilisation dans les pays en développement afin de faciliter l'adoption des technologies et de promouvoir des pratiques durables. Le soutien réglementaire et les politiques appropriées joueront un rôle important dans la transition des secteurs maritimes dans les régions en développement, tout comme le financement de ces nouvelles technologies et des infrastructures de soutien. Le dernier point sera abordé dans une certaine mesure par le défi mondial en matière de technologies marines du projet IMO CARES de l'OMI (IMO CARES Global Challenge), qui offrira quatre prix d'un montant total de 60 000 dollars à des fournisseurs de technologies pour la création de propositions visant à mettre en œuvre des solutions appropriées et rentables de réduction des GES dans deux pays d'Afrique et des Caraïbes.
Les inscriptions au défi mondial seront ouvertes au début du mois de novembre 2023. L'équipe CARES de l'OMI annoncera les membres du jury et les noms des deux pays bénéficiaires sur un site web dédié au projet IMO CARES.
IMO CARES est financé par le Royaume d'Arabie saoudite et vise à aider les pays en développement à atteindre les objectifs de la Stratégie de l'OMI en matière de rendement énergétique et de GES et à contribuer ainsi à la réduction des émissions mondiales de GES.