L'OMI, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation internationale du Travail (OIT) renforcent leur coordination pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. 

La pêche illicite, non déclarée et non réglementée est un problème très répandu qui englobe toute une série de pratiques de pêche destructrices, tant en haute mer que dans les eaux territoriales nationales. Elle a été identifiée comme l'une des principales menaces pour la conservation et l'utilisation durable des stocks de poissons dans le monde.

Pour discuter de cette question, le Groupe de travail mixte ad hoc FAO/OIT/OMI sur la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et les questions connexes, s'est réuni pour sa cinquième session à Genève (Suisse), du 8 au 12 janvier 2024. Environ 200 participants de divers États Membres et organisations internationales ont participé à cette réunion. 

Sous la présidence du Ghana, les délégués ont adopté plus de 50 recommandations à soumettre aux organes directeurs de l'OMI, de la FAO et de l'OIT. Celles-ci couvrent la coopération inter-agences au niveau national, régional et international ; les processus et mesures internationaux de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée ; la sécurité et conditions de travail dans le secteur de la pêche ; la protection du milieu marin ; et des outils opérationnels de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.  

Dans le cadre de ses recommandations, le Groupe de travail mixte ad hoc a exhorté les Membres qui ne l'ont pas encore fait à adhérer à des instruments juridiques clés tels que l'Accord du Cap de 2012 de l'OMI visant à renforcer la sécurité dans le secteur de la pêche, la Convention internationale sur les normes de formation du personnel des navires de pêche, de délivrance des brevets et de veille (Convention STCW-F), la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL) et la Convention internationale de Nairobi sur l'enlèvement des épaves, ainsi que l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'État du port et la Convention (n° 188) sur le travail dans la pêche. 

Le Groupe exhorte également la FAO, l'OIT et l'OMI à promouvoir, faciliter et soutenir les initiatives relatives aux régimes de contrôle par l'État du port, à mettre en place ou à renforcer l'inspection des navires de pêche et à adopter une politique d'inspection des navires de pêche, notamment par le biais d'un soutien technique approprié et de projets de renforcement des capacités.  

À cet égard, le Groupe a encouragé l'élaboration d'initiatives dans d'autres régions, à l'instar du projet pilote impliquant le Mémorandum d'entente de l'océan Indien et la Commission des thons de l'océan Indien (CTOI). L'objectif est d'améliorer la coordination et l'efficacité de la mise en œuvre des instruments respectifs d'inspection des navires de pêche (y compris Accord relatif aux mesures du ressort de l'État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, l'Accord du Cap et la Convention (n° 188) sur le travail dans la pêche).

Le Groupe a présenté des propositions pratiques telles que l'élaboration de documents d'orientation sur les instruments internationaux à utiliser au niveau national, la production d'une stratégie de mise en œuvre pour la gestion des engins de pêche abandonnés, perdus ou rejetés et la mise en place d'une réunion de spécialistes intersession pour améliorer la communication des données sur les accidents concernant les navires de pêche. 

Les recommandations seront soumises au Sous-comité de l'application des instruments de l'OMI (Sous-comité III), à sa dixième session en juillet 2024, ainsi qu'aux organes directeurs de la FAO et de l'OIT. 

Les travaux du Groupe de travail mixte s'appuient sur le partenariat actuel entre les trois agences autour du secteur de la pêche, conformément au mandat de chaque organisation : l'OMI pour la sécurité et la sûreté maritimes et la protection du milieu marin ; la FAO pour la pêche en général ; et l'OIT pour les normes de travail dans le secteur de la pêche.