L'OMI fait avancer les débats sur des mesures juridiquement contraignantes à "moyen terme" pour aider le secteur maritime à atteindre des émissions nettes nulles, comme le prévoit la Stratégie de l'OMI de 2023 concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des navires. L'adoption de ces mesures est prévue pour la fin de l'année 2025.

Ce sujet fait partie de l'ordre du jour chargé du Comité de la protection du milieu marin de l'OMI, à sa 81ème session, qui se réunit à Londres du 18 au 24 mars. (Voir l'aperçu complet du MEPC 81)   

Les mesures à moyen terme comprennent l'établissement d'une norme mondiale sur les combustibles marine et d'un mécanisme de tarification des émissions de GES. L'objectif est de garantir une transition juste et équitable des transports maritimes vers des émissions nettes nulles avant ou vers 2050, c'est-à-dire aux alentours de cette date, compte tenu des circonstances nationales différentes. 

En ouvrant la session, le Secrétaire général de l'OMI, M. Arsenio Dominguez, a déclaré : "La décarbonation du secteur maritime est un grand défi, mais aussi une occasion d'aligner le secteur des transports maritimes internationaux sur les engagements mondiaux en matière de changements climatiques et de développement durable."

Jusqu'à présent, les débats au sein du Comité ont montré un large soutien à l'élaboration des mesures à moyen terme, bien que les détails de l'approche exacte à adopter soient encore en cours de délibération. Plusieurs propositions ont été formulées. 

Les États Membres ont exprimé clairement leur engagement et leur volonté de continuer à travailler ensemble pour s'entendre sur les questions et sur des convergences possibles entre les différentes propositions. Cela reflète les débats préliminaires qui ont eu lieu lors de la réunion du Groupe de travail intersessions sur les émissions de GES provenant des navires, qui s'est tenue du 11 au 15 mars. 

Un Groupe de travail sur la réduction des émissions de GES provenant des navires a été constitué et devrait rendre compte de ses travaux le vendredi 22 mars.  

Pour faciliter la prise de décisions, une évaluation exhaustive des incidences est en cours afin d'analyser les incidences économiques potentielles des différentes mesures proposées sur les États Membres, y compris les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement. La version définitive de l'évaluation doit être soumise à la prochaine session du Comité (MEPC 82) du 30 septembre au 4 octobre 2024. 

Intensité des émissions de GES sur le cycle de vie des combustibles 

Poursuivant les travaux sur les émissions de GES, le MEPC a adopté lundi 18 mars les Directives relatives à l'intensité des émissions de GES sur le cycle de vie des combustibles marine (Directives ACV).  

Les Directives ACV permettent le calcul des émissions totales de GES liées à la production et à l'utilisation des combustibles marine, ce que l'on appelle l'approche du "puits au sillage". Les Directives actualisées comprennent des calculs révisés pour les facteurs d'émission par défaut ; une mise à jour de l'appendice 4 sur le modèle de notification des facteurs d'émission par défaut du puits au réservoir ; et un nouvel appendice 5 portant sur un modèle pour les facteurs d'émission du réservoir au sillage. 

Parmi les autres thèmes abordés par le MEPC 81 cette semaine figure le rendement énergétique des navires ; la lutte contre les déchets marins ; le transport de pellets de plastique par voie maritime ; la gestion des eaux de ballast ; l'approbation des zones régionales de contrôle des émissions ; le recyclage des navires et la réduction du bruit sous-marin.