L'OMI propose des mesures concrètes pour décarboner le secteur des transports maritimes, tout en cherchant à protéger les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés de toute incidence négative potentielle sur leurs économies.  

Lors du premier Forum sur les chaînes d’approvisionnement mondiales (21-24 mai), organisé à Bridgetown par la CNUCED et le gouvernement de la Barbade, le Secrétaire général de l'OMI, M. Arsenio Dominguez, a désigné la décarbonation comme l'un des deux défis majeurs auxquels le secteur des transports maritimes est actuellement confronté, au même titre que la géopolitique.  

Au cours d'un panel de haut niveau, M. Dominguez a souligné comment les attaques contre les navires de commerce dans la zone de la mer Rouge affectent les efforts de réduction des émissions dans le secteur des transports maritimes.  

Il a déclaré : "Même si nous avons fait beaucoup de progrès pour devenir plus écologique, le secteur a été obligé d'augmenter ses émissions de gaz à effet de serre pour continuer à approvisionner le monde en toute sécurité. Ainsi, en franchissant le cap de Bonne-Espérance [pour éviter les menaces dans la mer Rouge], nous émettons trois fois plus que prévu".  

Il a toutefois souligné la "résilience" du secteur maritime face aux crises et a salué la voie tracée par l'OMI pour parvenir à des émissions nettes nulles d'ici à 2050 des transports maritimes. Il s'agit notamment de définir des mesures techniques et économiques juridiquement contraignantes pour réduire les émissions, qui devraient être adoptées à l'échelle mondiale fin 2025 dans le cadre de la Stratégie de l'OMI de 2023 concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des navires

"Nous nous concentrons sur les points positifs. Nous travaillons avec d'autres secteurs, en particulier le secteur de l'énergie, pour voir comment ils peuvent développer et fournir de l'énergie à un prix qui n'aura pas d'incidences négatives sur les États, et en particulier sur les petits États insulaires en développement", a ajouté M. Dominguez. 

Focus sur les PEID et les PMA 

Le Forum sur les chaînes d'approvisionnement mondiales s'est concentré sur des questions clés telles que le financement, la facilitation du commerce, la connectivité des transports, la transition numérique, l'action climatique et la préparation des pays en développement à la transition énergétique dans les transports internationaux. 

En marge du Forum, l'OMI et la CNUCED ont organisé plusieurs manifestations parallèles visant à promouvoir la décarbonation du secteur des transports maritimes pour les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés (PMA) dans les Caraïbes et au-delà. 

La première session du panel s'est concentrée sur "l'atténuation des changements climatiques et la transition énergétique", soulignant les opportunités et les défis pour le transport maritime écologique dans la région des Caraïbes et pour les petits États insulaires en développement (PEID) en général.  

Les participants ont examiné les besoins sous-jacents et les lacunes auxquels les PEID sont confrontés et la manière dont ils peuvent être abordés par des initiatives telles que l'accès à la technologie dans les pays du Sud, la coopération entre tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement maritime et la formation appropriée des gens de mer et des travailleurs maritimes à la manipulation de combustibles à émissions de GES nulles ou quasi nulles.  

Une deuxième session intitulée "Libérer les opportunités pour des transports maritimes écologiques dans les Caraïbes" a exploré la manière dont les PEID des Caraïbes pourraient tirer parti des avantages potentiels, tout en atténuant les coûts de la transition énergétique, qui se traduisent généralement par des coûts logistiques maritimes plus élevés.  

Les débats ont porté sur des solutions pratiques, telles que la mise en place d'un environnement favorable à la production et au soutage de combustibles à émissions de GES nulles ou quasi nulles, l'intégration des réglementations de l'OMI dans la législation nationale et la réduction des écarts en matière de technologie et d'infrastructure.  

Les deux manifestations se sont concentrées sur le soutien aux petits États insulaires dans la mise en œuvre de la Stratégie de l'OMI de 2023 concernant les GES