L'avance du Kenya en matière de production d'énergie renouvelable pourrait jouer un rôle important en stimulant les efforts de décarbonation maritime dans toute la région de l'Afrique de l'Est.
Un atelier organisé par le programme GreenVoyage2050 de l'OMI, l'Autorité maritime du Kenya et l'International Power-to-X Hub (PtXHub) du 9 au 12 septembre à Mombasa a mis en évidence le lien crucial entre les secteurs des transports maritimes et de l'énergie du pays.
Environ 90 % de l'électricité du Kenya est produite à partir de sources d'énergie renouvelables, principalement géothermiques, tandis que plusieurs projets de production d'hydrogène vert sont en cours de préparation, conformément à la stratégie et à la feuille de route du pays en matière d'hydrogène vert.
"Grâce à son important potentiel en matière d'énergies renouvelables, le Kenya est bien placé pour jouer un rôle de premier plan dans la production de combustibles propres pour le secteur maritime", a déclaré M. Martin Munga, directeur général de l'Autorité maritime du Kenya, dans son allocution d'ouverture.
Plus de 55 représentants de ministères kenyans, d'entreprises, d'organisations non gouvernementales et d'universités se sont réunis pour discuter de la nécessité urgente d'abandonner les combustibles fossiles au profit de transports maritimes et de ports plus respectueux de l'environnement.
Les participants ont pris connaissance des dernières technologies relatives aux transports maritimes écologiques et des obstacles à l'adoption de combustibles de substitution. Ils ont étudié les moyens de renforcer la collaboration tout au long de la chaîne de valeur et les mesures à prendre pour que les réglementations soutiennent la production et le soutage de combustibles à émissions nulles ou quasi nulles.
Des experts internationaux ont montré comment les ressources en énergie renouvelable du Kenya pouvaient être exploitées pour soutenir le développement de couloirs de transport maritime écologiques, au profit du pays et de l'ensemble de la région d'Afrique de l'Est. Les présentations de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Banque mondiale se sont concentrées sur le financement de projets d'hydrogène vert et sur les leçons tirées de projets d'énergie renouvelable réussis sur le continent.
Dans le cadre de l'atelier, les participants ont visité le port de Mombasa pour s'informer sur sa politique portuaire écologique et sur les mesures concrètes prises par l'Autorité portuaire du Kenya, notamment la fourniture d'énergie à terre pour les remorqueurs et les bateaux-pilotes, l'élaboration d'inventaires des gaz à effet de serre et la mise en place de mesures d'approvisionnement écologique.
Plan d'action national pour des transports maritimes écologiques
L'atelier a jeté les bases de l'élaboration du premier plan d'action national du Kenya pour la décarbonation du secteur maritime.
Une table ronde a permis à ces acteurs clés d'échanger leurs points de vue sur la vision du Kenya, les mesures politiques et les projets pilotes potentiels. Ils ont abordé les défis uniques auxquels est confronté le secteur maritime kenyan, tels que les lacunes en matière d'infrastructures, et la manière dont un soutien ciblé et le renforcement des capacités pourraient contribuer à les surmonter.
M. Michael Mbaru, directeur adjoint chargé de la protection de l'environnement marin à l'Autorité maritime du Kenya, a déclaré : "Cette collaboration arrive à un moment crucial pour le Kenya. Les connaissances et la formation que nous avons reçues nous aideront à aller de l'avant avec une vision claire et ambitieuse de la décarbonation de notre secteur maritime. Avec le soutien de nos partenaires, nous sommes mieux placés pour élaborer un plan d'action national complet qui reflète le leadership du Kenya dans le domaine de l'énergie verte."
Mme Astrid Dispert, responsable du programme GreenVoyage2050 à l'OMI, a souligné l'importance du rôle du Kenya dans la transition énergétique du secteur maritime mondial : "Le secteur maritime se trouve à un moment clé, car nous cherchons à réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre. Le passage à des combustibles propres représente l'une des plus importantes occasions de réaliser de réels progrès. Grâce au leadership et à l'engagement du Kenya, cet atelier ouvre non seulement la voie à l'innovation locale, mais donne également l'exemple de la manière dont les pays peuvent exploiter leur potentiel en matière d'énergie renouvelable pour alimenter la décarbonation des transports maritimes mondiaux."
Dialogue avec les jeunes
Au cours de la semaine, un dialogue avec les jeunes sur les possibilités d'emploi dans les transports maritimes écologiques a été organisé conjointement par l'Autorité maritime du Kenya, GreenVoyage2050, le Centre de coopération en matière de technologie maritime pour l'Afrique (MTCC Africa) et PtXHub.
Plus de 75 étudiants ont exploré les moyens d'attirer de jeunes talents vers des carrières dans le domaine de la décarbonation maritime au Kenya et ont discuté de stratégies pour accroître la diversité dans le secteur.
Le dialogue avec les jeunes fait partie d'une série de manifestations que le programme GreenVoyage2050 met en œuvre pour sensibiliser aux possibilités de carrière dans le secteur maritime et accroître la diversité de genres.
À propos de GreenVoyage2050
GreenVoyage2050 est un important programme de coopération technique lancé par l'OMI pour aider les pays en développement à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports maritimes, conformément à la Stratégie de l'OMI de 2023 concernant les GES. La phase 1 du projet GreenVoyage2050 (2020-2023) a consisté à aider les pays partenaires à élaborer des cadres stratégiques et des projets pilotes visant à réduire les émissions de GES provenant des navires. La phase 2 (2024-2030) se poursuit et s'intensifie grâce aux importants financements apportés par des bailleurs de fonds, notamment l'Allemagne, la Finlande, la France, la Norvège et le Royaume des Pays-Bas.