Les organismes des Nations Unies chargés des affaires météorologiques et maritimes ont souligné le lien entre la sécurité maritime et les changements climatiques, appelant à une collaboration plus étroite pour faire face aux phénomènes météorologiques maritimes extrêmes.

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) et l'Organisation maritime internationale (OMI) organisent à Londres (23-26 septembre) un colloque sur les phénomènes météorologiques maritimes extrêmes, qui réunira les communautés météorologiques, océanographiques et maritimes afin qu'ils travaillent ensemble à la recherche de solutions pour relever ce défi.

Dans son allocution d'ouverture, le Secrétaire général de l'OMI, M. Arsenio Dominguez, a souligné l'importance de la sécurité dans le cadre du mandat principal de l'OMI. Il a déclaré : "Tout ce que nous faisons pour renforcer la sécurité maritime a une valeur ajoutée positive par rapport aux réglementations en matière d'environnement que nous adoptons et mettons en œuvre par l'intermédiaire de l'OMI".

La Vice-Secrétaire générale de l'OMM, Mme Ko Barrett, a souligné les effets des changements climatiques sur le secteur maritime, notamment l'élévation du niveau de la mer dans les ports, les cyclones de plus en plus intenses qui constituent un risque majeur pour les gens de mer, et le réchauffement des régions polaires qui réduit la glace de mer dans l'Arctique. Cela peut ouvrir de nouvelles voies de circulation, exposant des régions sensibles et augmentant le risque d’éco-urgence maritime. 

"Les changements climatiques affectent les opérations maritimes, que ce soit en mer ou dans les ports.... Il est essentiel que l'OMM et les bureaux météorologiques travaillent en étroite collaboration avec l'OMI et la communauté maritime pour relever des défis communs et améliorer l'efficacité et la sécurité", a-t-elle ajouté.   

Dans un tel environnement, on ne saurait trop insister sur l'importance des observations maritimes, des prévisions et des systèmes d'alerte rapide. Dans son discours d'ouverture, Mme Radhika Menon, capitaine, lauréate du Prix de l'OMI de 2016 pour acte héroïque en mer, a rappelé une opération de sauvetage au cours de laquelle des pêcheurs ont failli perdre la vie en raison d'une alerte météorologique tardive.

"La météo maritime est par nature imprévisible, ce qui fait que des prévisions précises ne sont pas seulement une nécessité, mais aussi un moyen de sauver des vies", a-t-elle déclaré.

L'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'océan, M. Peter Thomson (Fidji), a salué le colloque pour avoir abordé les questions relatives au climat et aux océans, en particulier dans le contexte de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques (2021-2030).

Principaux domaines d'action

Au cours des prochains jours, des experts de renommée mondiale se réuniront pour discuter des progrès réalisés depuis le premier colloque de l'OMM-OMI sur les phénomènes météorologiques maritimes extrêmes, qui s'était tenu en 2019. Le premier colloque avait permis d'identifier des domaines clés, notamment :

  • Collaboration entre les communautés

  • Possibilités d'acquisition de connaissances des gens de mer et des prévisionnistes

  • Observations et collecte de données

  • Diffusion d'alertes précoces et de prévisions

  • Répondre aux besoins des gens de mer grâce aux produits et services météorologiques et océanographiques

Le colloque de cette semaine visera à renforcer la collaboration entre les prévisionnistes des océans et le secteur maritime, à partager les connaissances et à combler les lacunes identifiées. Les discussions mettront l'accent sur l'importance de la communication entre les parties prenantes, ainsi que sur la formation et le renforcement des capacités des gens de mer et du personnel à terre, afin de garantir que les gens de mer évitent les phénomènes météorologiques maritimes extrêmes et de réduire au minimum les dommages causés aux navires, à la cargaison et à l'environnement.