Les pays africains ont défini les mesures pratiques qu'ils peuvent prendre pour faire progresser la transition écologique du transport maritime sur le continent, en se concentrant sur la gouvernance maritime, le développement des infrastructures et la création d'emplois.
Plus de 200 représentantes et représentants de 35 pays se sont réunis à Mombasa, au Kenya, les 6 et 7 février, pour un atelier visant à discuter de ces actions et de la manière de soutenir la mise en œuvre de la Stratégie révisée de l'OMI pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre des navires (Stratégie de l'OMI concernant les GES) sur l'ensemble du continent.
L'événement a été organisé par l'Organisation maritime internationale (OMI) en collaboration avec le ministère kenyan des Mines, de l'Économie bleue et des Affaires maritimes, et en partenariat avec l'Autorité maritime danoise.
Dans sa déclaration d'ouverture, le secrétaire général de l'OMI, Arsenio Dominguez, a appelé à une action au niveau national et régional pour que la Stratégie de l'OMI concernant les gaz à effet de serre soit couronnée de succès : "L'ambition climatique de l'OMI est claire. L'accent doit maintenant être mis sur l'action et la mise en œuvre, et l'OMI est prête à soutenir les États Membres africains dans leurs efforts".
Au cours de deux jours de délibérations, les délégués ont identifié des mesures concrètes que les pays pourraient prendre pour :
- Accroître la ratification et la mise en œuvre de l'annexe VI de la Convention MARPOL (traité de l'OMI réglementant les émissions atmosphériques des navires).
- Augmenter les plans d'action nationaux sur la réduction des GES ;
- Promouvoir un développement portuaire durable ;
- Accélérer la production et la disponibilité de combustible de substitution ;
- Créer davantage d'emplois maritimes verts et identifier les possibilités d'investissement dans le transport maritime écologique ; et
- Améliorer la formation des gens de mer
Les résultats des discussions seront reflétés dans un document d'atelier résumant les défis identifiés, les recommandations et les besoins d'assistance des pays africains.
Un rôle de premier plan pour l'Afrique
S'adressant aux participants, M. Hassan Ali Joho, Secrétaire du Cabinet au ministère kenyan des Mines, de l'Économie bleue et des Affaires maritimes, a souligné le "rôle de premier plan" de l'Afrique dans l'élaboration de la transition verte dans le Sud mondial, ainsi que les avantages d'un transport maritime plus écologique :
"Nos ports, nos routes de navigation et nos industries maritimes font partie intégrante du commerce mondial et doivent évoluer en fonction de l'objectif de zéro émission nette d'ici à 2050...Ce faisant, nous pouvons créer des emplois verts, attirer des investissements et construire des économies résilientes tout en relevant les défis pressants du changement climatique."
Rikke Wetter Olufesen, Directrice générale adjointe de l'Autorité maritime danoise, a ajouté : "J'espère que cette conférence inspirera et accélérera encore la transition écologique du transport maritime en Afrique grâce à la collaboration et aux partenariats régionaux".
L'événement a été financé par un don du Gouvernement du Danemark au Fonds d'affectation spéciale CT-GES de l'OMI. Il s'appuie sur les résolutions adoptées lors de la 7e Conférence de l'Association des Administrateurs maritimes africains (AAMA), qui s'est tenue à Dar es Salaam (République-Unie de Tanzanie) en novembre 2024.
En marge de la conférence, un atelier national a été organisé pour aider le Kenya à poursuivre l'élaboration de son programme d'action national dans le cadre du programme GreenVoyage2050.