Les actrices et acteurs du transport maritime mondial ont salué les changements historiques apportés par la Convention FAL de l'OMI qui continue de façonner l'avenir du transport maritime six décennies après son adoption.

À l'occasion des 60 ans de la Convention visant à faciliter le trafic maritime international (ou "Convention FAL"), des délégués internationaux se sont réunis pour une table ronde spéciale organisée par l'OMI (10 mars) afin d'examiner l'effet du traité et sa pertinence pour l'avenir.

La Convention a été adoptée en 1965 pour faciliter la circulation du trafic maritime en normalisant les informations que les navires doivent fournir à l'entrée des ports. 

Depuis le 1er janvier 2024, les amendements à la Convention exigent l'utilisation de "guichets uniques maritimes" ou de plateformes numériques centralisées pour l'échange d'informations entre les navires, les ports et les autorités compétentes, ce qui permettra de rationaliser davantage les procédures d'arrivée, de séjour et de départ des navires. 

"La Convention FAL est la meilleure convention dont la plupart des gens n'ont jamais entendu parler", a déclaré Lars Kjaer, Vice-président principal du World Shipping Council.

Il a déclaré qu'en dépit de l'avancée numérique du secteur, de nombreuses parties prenantes ne connaissaient pas la Convention, ni son rôle dans la facilitation du commerce maritime. Il a insisté sur la nécessité d'intensifier les actions de sensibilisation à la Convention FAL et d'engager les différentes régions à faire part de leurs préoccupations et des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de la Convention. 

Patrick Verhoeven, directeur général de l'Association internationale des ports (IAPH), a souligné les progrès accomplis en matière de normalisation et de numérisation, tout en mettant l'accent sur les défis actuels. Il s'agit notamment de combler le fossé numérique entre les pays dotés de technologies avancées et ceux qui en sont dépourvus, ainsi que de se protéger contre les risques en matière de cybersécurité.

"Bien sûr, nous voulons promouvoir la transition numérique, mais le risque numéro un pour l'industrie portuaire est le risque cyber-risque, car nous fournissons un service critique avec une infrastructure critique. Avec l'instabilité géopolitique croissante, ce risque ne fait qu'augmenter", a-t-il déclaré.

Il est donc essentiel d'instaurer la confiance entre les gouvernements et l'industrie, notamment par le biais de partenariats public-privé, pour garantir un échange sûr et efficace de données et d'informations.

L'officier de pont Scarlett Barnett-Smith, jeune gens de mer travaillant pour DFDS Seaways, a mis l'accent sur l'impact de la Convention sur la vie des gens de mer. 

"Je pense qu'il est très important que les gens de mer se concentrent sur leurs tâches principales", a-t-elle déclaré, "et qu'ils ne restent pas derrière un ordinateur à traiter des tonnes de paperasse".

Elle a également évoqué une éventuelle "peur de la modernisation" chez une partie de la main-d'œuvre et a appelé les gestionnaires de navires et de ports à fournir une communication claire et accessible pour s'assurer que les gens de mer ne soient pas laissés pour compte dans la transition numérique. Elle a souligné l'importance de protéger la santé mentale des gens de mer et d'offrir un environnement favorable aux femmes à bord des navires, qui représentent moins de 2 % des gens de mer dans le monde.

Les discussions entre les panélistes et le public ont été dynamiques et variées, démontrant le grand intérêt pour la Convention FAL et l'idée d'une "responsabilité partagée". L'événement, qui s'est tenu en marge de la 49e session du Comité de la simplification des formalités, a été ouvert par le Secrétaire général de l'OMI, Arsenio Dominguez, et animé par Pressiana Naydenova, de l'Association des ports britanniques.