Une session spéciale organisée dans le cadre de la 100ème session du Comité de la sécurité maritime (MSC 100) a permis aux délégués de réfléchir aux nombreux défis qui attendent le secteur.

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Bien que les navires autonomes et commandés à distance soient actuellement mis à l'essai, les gens de mer restent pour l'instant indispensables pour assurer la sécurité de la navigation maritime.

Une session spéciale organisée dans le cadre de la 100ème session du Comité de la sécurité maritime (MSC 100) a permis aux délégués de réfléchir aux nombreux défis qui attendent le secteur. 

Une évolution, pas une révolution. Bien que les navires autonomes et commandés à distance soient actuellement mis à l'essai, les gens de mer restent pour l'instant indispensables pour assurer la sécurité de la navigation maritime.

Voici l'un des principaux points à retenir d'une session spéciale organisée le 3 décembre dernier dans le cadre du Comité de la sécurité maritime (MSC) de l'OMI, qui célèbre sa 100ème session.

Les délégués ont tout d'abord écouté un chant de célébration du 70ème anniversaire de l'Organisation maritime internationale (OMI) – depuis l'adoption de la Convention portant création de l'OMI en 1948 – et de la 100ème session du MSC. Une vidéo de l'OMI réalisée spécialement pour l'occasion a ensuite rappelé aux représentants des États Membres de l'OMI, des organisations intergouvernementales et des organisations non gouvernementales, ainsi qu'aux invités présents, que les très nombreuses questions couvertes par les travaux du Comité au cours des 60 dernières années avaient permis de renforcer la sécurité et la sûreté en mer. Parmi elles figurent par exemple la navigation, les cargaisons, la construction des navires, la formation des gens de mer, la recherche et le sauvetage ou encore les communications.

Après cette introduction, le Secrétaire général de l'OMI, Kitack Lim, a retracé l'histoire du Comité depuis sa première réunion en 1959, alors qu'il n'était composé que de 14 États Membres. Le MSC rassemble aujourd'hui l'ensemble des États Membres de l'OMI.

« Grâce, d'une part, à l'engagement sans faille du Comité et à ses nombreux efforts au fil des années pour réduire le nombre d'accidents et d'incidents de mer et, d'autre part, à l'esprit de coopération unique qu'est celui de l'OMI, et qui caractérise également les travaux du Comité, nous avons pu réaliser des progrès considérables pour garantir la sécurité et la sûreté des transports maritimes internationaux », a déclaré M. Lim.

Avant de poursuivre : « Alors que nous regardons vers l'avenir du MSC, un certain nombre de défis majeurs se présentent à nous. Dans ce contexte, nous devrons poursuivre nos efforts conjoints afin de parvenir à des décisions éclairées, équilibrées et opportunes et d'étendre la longue et impressionnante liste de succès obtenus par le Comité au cours de ses cent premières sessions ».

Kevin Daffey, Directeur Ship Intelligence and Engineering & Technology de la Division Merchant Shipping de Rolls-Royce plc., a été le premier à exposer une vision du future en diffusant une vidéo d'un test, réalisé le jour même, d'un transbordeur pleinement autonome exploité entre les villes de Pargas et de Nagu, en Finlande. Le navire a pu naviguer de manière complètement autonome grâce à une méthode d'exploitation à distance. « De nombreux navires continueront d'avoir un équipage à bord », a-t-il expliqué. « Mais les mécaniciens de marine sont en train d'ouvrir l'enveloppe de conception pour rendre ces navires plus efficaces et plus efficients. »

Timo Koponen, Vice-président Processing Solutions chez Wärtsilä Marine Business, a ensuite présenté la méthode d'exploitation à distance utilisée au mois d'août 2017 pour un navire offshore. Exploité au large des côtes d'Aberdeen, en Écosse, ce navire de servitude au large a été commandé à distance depuis San Diego, soit 8 000 kilomètres plus loin, à l'aide d'une bande passante standard. Plus récemment, en 2018, le Folgefonn, un transbordeur roulier norvégien fonctionnant à l'aide d'un système hybride, a réalisé des tests concluants d'amarrage et d'appareillage automatiques. « L'automatisation, le routage intelligent, l'optimisation des voyages et la méthode du juste-à-temps peuvent permettre de réaliser d'importantes économies de carburant et contribuer à l'amélioration de la performance environnementale », a affirmé M. Koponen.  

Enfin, Branko Berlan, Représentant accrédité de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) auprès de l'OMI, a quant à lui invité les personnes présentes à se pencher sur une question centrale : les gens de mer sont-ils indispensables ? Et son message a été clair : les gens de mer sont encore bel et bien indispensables pour assurer la sécurité et la sûreté de l'exploitation des navires. « Le taux d'accidents ou d'incidents pour tous les navires de commerce qui effectuent des voyages internationaux est inférieur à 5 % chaque année », a précisé M. Berlan. « Les gens de mer sont prêts à s'adapter aux nouvelles technologies et à l'automatisation. [...] C'est un fait : il ne s'agit pas d'une révolution mais d'une évolution, tous ces changements ne vont pas se produire demain ou la semaine prochaine », a-t-il poursuivi. « S'il est prouvé que les technologies permettront d'améliorer la sécurité, alors les gens de mers seront prêts à les accepter. »

Au cours des débats qui ont suivi, les délégués ont soulevé plusieurs questions sur la possible intervention des navires de surface autonomes lors des opérations de recherche et de sauvetage et sur comment faire respecter le règlement pour prévenir les abordages en mer. La plupart des intervenants ont estimé que les navires autonomes ou commandés à distance seraient initialement exploités à proximité des côtes. Le MSC mène actuellement un exercice de définition réglementaire visant à déterminer la manière avec laquelle l'exploitation sûre, sans danger et écologiquement rationnelle des navires de surface autonomes pourrait être intégrée dans les instruments de l'OMI.

En clôture de cette session spéciale, Tom Allan, ancien Président du Comité de la sécurité maritime, s'est adressé aux délégués pour leur rappeler leurs responsabilités en tant qu'acteurs de ce qui est « certainement le comité de sécurité le plus important au monde » pour la sauvegarde de la vie humaine en mer. « C'est le cas pour cette session, mais ce le sera aussi pour les cent prochaines ».

Vidéos

  • Cliquez ici pour voir la vidéo de l'OMI, Shaping maritime safety and security
  • Cliquez ici pour voir la vidéo du chant For a better future, composé par l'Université maritime de Shanghai (SMU) et l'International Maritime Lecturers Association (IMLA)  

Photos

Présentations

  • Cliquez ici pour télécharger la présentation « Progrès technologiques relatifs aux navires de surface autonomes » (Technology Progression of Maritime Autonomous Surface Ships) de Kevin Daffey, Directeur Ship Intelligence and Engineering & Technology de la Division Merchant Shipping de Rolls-Royce plc.
  • Cliquez ici pour télécharger la présentation « L'élément humain dans les transports maritimes – les gens de mer sont-ils indispensables ? » (Human element in shipping – Are Seafarers indispensable?) de Branko Berlan, Représentant accrédité de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) auprès de l'OMI.
  • Cliquez ici pour télécharger la présentation « Approche intelligente des écosystèmes marin » (Smart Marine ecosystem approach) de Timo Koponen, Vice-président Processing Solutions chez Wärtsilä Marine Business.


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