Plus de 160 personnes, provenant de 64 pays, ont pris part à la troisième conférence annuelle du GMN, qui s’est tenue dans les installations de l’Université maritime mondiale (UMM) à Malmö (Suède), du 8 au 10 octobre.

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Plus de 160 personnes, provenant de 64 pays, ont pris part à la troisième conférence annuelle du GMN, qui s'est tenue dans les installations de l'Université maritime mondiale (UMM) à Malmö (Suède), du 8 au 10 octobre. Les cinq MTCC ont fait le point sur leurs projets pilotes qui portent sur une série de mesures pour aider à réduire les émissions de GES dans le secteur maritime. 

Un réseau mondial de centres de coopération de technologie maritime (MTCC) a accompli un nombre remarquable de projets pilotes au cours des trois dernières années. Ces initiatives ont aidé à mettre en place les changements requis afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant des navires.

Cinq centres de coopération de technologie maritime (MTCC) ont été établis dans le cadre du projet de Réseau mondial de MTCC (GMN), qui est financé par l'Union européenne et mis en œuvre par l'Organisation maritime internationale (OMI). L'OMI est l'institution spécialisée des Nations Unies qui a le mandat d'élaborer et d'adopter des normes pour des transports maritimes plus sûrs, plus respectueux de l'environnement et plus durables.

Au total, le réseau comprend 97 pays participants. Les MTCC ont travaillé en collaboration avec 1179 navires afin de récolter des données qui fournissent une base factuelle pour la mise en place d'améliorations au rendement énergétique du secteur maritime. Déjà des résultats sont visibles : par exemple, des audits énergétiques des ports ont été réalisés et des navires existants ont été modifiés afin d'améliorer leur rendement énergétique.

Plus de 160 personnes, provenant de 64 pays, ont pris part à la troisième conférence annuelle du réseau, qui s'est tenue dans les installations de l'Université maritime mondiale (UMM) à Malmö (Suède), du 8 au 10 octobre. Au cours de cette conférence, des représentants des cinq MTCC ont rendu compte de leurs projets pilotes, qui déploient une série de mesures pour aider à réduire les émissions de GES dans le secteur maritime. Ces projets vont de la collecte de données conformément aux exigences de la Convention MARPOL à la réduction des émissions dans les zones portuaires, en passant par l'évaluation des impacts de progrès réalisés localement par les ports. 

« Il n'y a pas de solution miracle pour décarboniser le secteur des transports maritimes. Nous avons besoin d'un éventail de mesures allant de la création des conditions-cadres, des normes et de l'innovation, au financement et aux incitatifs financiers », a déclaré Petra Doubkova, responsable des politiques pour la direction générale de la mobilité et des transports de la Commission européenne.

En plus des projets pilotes, chaque MTCC organise des ateliers régionaux et nationaux qui permettent de faire connaître les mesures en matière de rendement énergétique des navires de l'OMI et de renforcer les capacités des intervenants.

« Le réseau mondial de MTCC est un projet qui unit des experts maritimes de partout dans le monde au sein de cinq MTCC. Il renforce les capacités du secteur maritime afin d'atténuer les changements climatiques. Il joue un rôle inestimable dans la conscientisation à l'échelle mondiale et le développement de solutions pour réduire les émissions de GES provenant des transports maritimes par le biais d'une utilisation d'énergie plus efficace et durable », a affirmé Cleopatra Doumbia-Henry, présidente de l'UMM.

« Les changements climatiques représentent un défi mondial. Ce n'est qu'en travaillant ensemble et en partageant nos connaissances et nos technologies en matière de rendement énergétique et de production d'énergie renouvelable que nous pourrons parvenir à atténuer les changements climatiques », a ajouté Mme Doumbia-Henry.

 

Des projets régionaux couronnés de succès

Le MTCC-Caraïbes a coordonné des efforts à l'échelle régionale dans le cadre de deux projets pilotes : l'un est une analyse des coûts et bénéfices de différentes technologies en matière de rendement énergétique, et l'autre est un système de collecte de données sur la consommation de fuel-oil dans l'ensemble des Caraïbes.

« Le projet pilote a incontestablement entraîné une plus grande sensibilisation dans les Caraïbes, qui est démontrée par le fait que les parties prenantes locales cherchent à développer des solutions locales, comme des combustibles de substitutions », a soutenu Sukhjit Singh, directeur adjoint et directeur technique du MTCC-Caraïbes.

Le MTCC-Asie a élaboré un outil informatique pour aider les équipages à consigner la consommation de combustibles et travaille sur des façons d'optimiser l'angle d'assiette, c'est-à-dire l'angle auquel les navires flottent sur l'eau, afin de rendre les navires plus performants. Ce centre a aussi collecté des données auprès de 15 navires, ce qui a permis d'assembler 68 517 séries de données à propos de la consommation de carburant et de l'assiette optimale. Le directeur de MTCC-Asie, Wei Ruan, a souligné que les recommandations sur l'assiette optimale des navires seront partagées avec plus de 1000 navires exploités en mer, de sorte que ce projet pilote aura un impact positif tant à l'échelle locale que régionale.

Le MTCC-Amérique Latine a organisé de nombreux ateliers, dans l'ensemble de la région, afin d'aider les autorités maritimes et autres parties prenantes à s'acquitter de leurs obligations en vertu des règles internationales de l'OMI en matière de rendement énergétique des navires. Les projets pilotes ont permis de recueillir des données relatives à la consommation de combustible, mais aussi d'étudier les obstacles et les contraintes auxquels font face les propriétaires et exploitants de navires de la région lorsqu'ils mettent en œuvre les règles de l'OMI.

Le MTCC-Afrique a également recueilli des données sur la consommation de combustible et élaboré des formulaires électroniques standardisés pour les équipements de collecte de données (comme les tablettes). Ainsi, les équipages peuvent entrer les données clés (comme le type de combustible, la consommation de carburant et le régime du moteur) et les téléverser via satellite dans une plateforme en ligne où ces données peuvent être traitées et analysées. À la fin de l'année 2018, plus de 1000 séries de données avaient été recueillies. Un projet pilote sur les audits énergétiques des ports est aussi en cours d'implantation.

Le MTCC-Pacifique s'est concentré sur l'adoption de technologies et d'opérations à rendement énergétique amélioré par les compagnies maritimes nationales et les ports, de même que sur la collecte et la notification de données sur la consommation de combustible. Une vidéo produite par l'OMI plus tôt cette année a d'ailleurs mis en lumière les impacts positifs de ces efforts sur le port d'Honiara, où des audits complets sur le rendement énergétique et les émissions de GES ont permis de réduire considérablement ces émissions.

 

Actions à venir

Le réseau mondial de MTCC continue de collaborer avec les parties prenantes locales et poursuit ses efforts de sensibilisation sur l'importance d'améliorer le rendement énergétique dans le secteur maritime. Les MTCC sont prêts à poursuivre la mise en œuvre de mesures à l'échelle locale et régionale afin de relever les défis posés par les changements climatiques, conformément à l'Accord de Paris.

L'OMI a adopté en 2018 sa Stratégie initiale concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant des navires. Cette Stratégie fixe deux objectifs intermédiaires : le premier est de réduire les émissions de CO2 par activité de transport d'au moins 40% d'ici 2030, en poursuivant les efforts en vue d'atteindre 70% d'ici 2050, par rapport à 2008. Le second est de réduire le volume total des émissions de GES annuelles d'au moins 50% en 2050 par rapport à 2008, en se donnant pour tâche de les éliminer aussitôt que possible au cours de ce siècle. Le rôle des MTCC est spécifiquement mentionné dans la Stratégie initiale de l'OMI.

« Si le secteur des transports maritimes internationaux atteint globalement l'objectif de réduction des émissions de 50% d'ici 2050, cela équivaut à une réduction moyenne de 85% par navire », a souligné Edmund Hughes, directeur de la section de la pollution de l'air et du rendement énergétique de l'OMI. « Les MTCC examinent des mesures techniques et opérationnelles pour améliorer le rendement énergétique, c'est pourquoi ils sont si importants », a-t-il ajouté.


À propos du projet de réseau mondial de MTCC

Le projet de réseau mondial de MTCC vise à créer un réseau mondial de coopération en matière de technologie maritime, dans l'objectif d'accélérer le renforcement des capacités et le transfert des technologies dans le secteur. Cette idée a été lancée en septembre 2015 à la première conférence intitulée « Future-ready shipping ». L'événement, organisé conjointement par l'OMI et Singapour, portait sur le thème du transfert des technologies maritimes et du renforcement des capacités.

Quatre ans plus tard, grâce à un financement de 10 millions d'euros de l'Union européenne, le projet porte ses fruits. Cinq MTCC ont été établis. Collectivement, ces centres ont rassemblé plus de 2210 participants dans plus de 50 ateliers sur le rendement énergétique maritime, en plus de mettre sur pied des projets pilotes.

Les cinq MTCC sont :

  • MTCC-Afrique, situé à l'Université d'agriculture et de technologie de Jomi Kenyatta à Mombasa, au Kenya
  • MTCC-Asie, situé à l'Université maritime de Shanghai, en Chine
  • MTCC-Caraïbes, situé à l'Université de Trinité-et-Tobago
  • MTCC-Amérique latine, situé à l'Université maritime internationale du Panama
  • MTCC-Pacifique, accueilli par la Communauté du Pacifique et le Programme régional océanien de l’environnement