Une conférence régionale rassemblant plusieurs pays africains a permis de faire le point sur l'état d'avancement des travaux réalisés dans le cadre du projet GI WACAF et de fixer les priorités des deux années à venir.

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Les participants ont pu débattre d'un certain nombre de questions, comme les législations régionales et internationales pertinentes, la mise en place d'exercices et de formations, l'utilisation de dispersants contre les déversements d'hydrocarbures, la coopération transfrontalière ou le nettoyage du littoral. 

Une conférence régionale rassemblant plusieurs pays d'Afrique occidentale, centrale et australe s'est engagée à poursuivre ses travaux, aux échelles nationale et régionale, visant à renforcer les capacités de préparation et de lutte contre les déversements d'hydrocarbures, lesquels peuvent avoir des conséquences environnementales et financières désastreuses.

L'événement, organisé du 6 au 9 novembre à Abidjan (Côte d'Ivoire), a été accueilli par le Centre ivoirien antipollution (CIAPOL). Il a rassemblé les principaux interlocuteurs gouvernementaux et industriels de 20 des 22 pays de l'Initiative Mondiale pour l'Afrique occidentale, centrale et australe (GI WACAF). Ce projet est coordonné par l'Organisation maritime internationale (OMI), l'institution des Nations Unies chargée de promouvoir la sécurité et la sûreté en mer et de prévenir la pollution du milieu marin par les navires, et l'IPIECA, l'Association internationale de l'industrie pétrolière pour la sauvegarde de l'environnement.

Le projet GI WACAF vise à améliorer le niveau de préparation face aux déversements d'hydrocarbures dans cette région particulièrement vulnérable. Celle-ci se situe en effet à proximité de routes internationales de navigation et se caractérise par une industrie offshore du pétrole et du gaz en rapide expansion. Il s'agit de la plus grande conférence régionale dédiée à la préparation, à la lutte et à la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures. Organisée tous les deux ans, elle fait le point sur l'état d'avancement des travaux, offre un forum favorisant le partage d'expériences et définit les priorités du projet pour les deux années à venir.

Au cours de la conférence, les participants ont pu débattre d'un certain nombre de questions, comme les législations régionales et internationales pertinentes, la mise en place d'exercices et de formations, l'utilisation de dispersants contre les déversements d'hydrocarbures, la coopération transfrontalière ou le nettoyage du littoral. Pendant ces quatre jours, les points de contact nationaux du projet GI WACAF ont pu bénéficier du soutien de plusieurs experts provenant de structures reconnues et de compagnies pétrolières internationales* pour faciliter la conférence.

Lancé en 2006, le projet GI WACAF se concentre sur le renforcement des capacités nationales de lutte contre les déversements d'hydrocarbures et des moyens d'intervention transfrontaliers, conformément à la Convention internationale de 1990 sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures (Convention OPRC). Cette dernière fournit un cadre mondial visant à faciliter la coopération internationale et l'assistance mutuelle entre les États en matière de préparation et de lutte contre les accidents graves de pollution des mers. Elle exige que les États soient correctement préparés en élaborant des systèmes nationaux de lutte contre les déversements d'hydrocarbures et en maintenant des moyens et des ressources adaptés pour faire face aux situations critiques.

Au cours des dix dernières années, de nombreuses activités ont été menées en vue de renforcer les capacités des différents pays.

La 100ème activité du projet, qui s'est tenue à Abidjan et Assinie (Côte d'Ivoire) les 8 et 9 juin 2017, a mis en évidence les progrès réalisés dans la région. Pendant ces deux jours, le projet GI WACAF avait pour rôle principal d'évaluer un exercice de simulation réalisé sur la base du scénario suivant : un abordage a lieu entre un pétrolier et un navire inconnu au large des côtes ivoiriennes, causant un déversement d'hydrocarbures de grande ampleur. L'exercice, planifié et mis en œuvre par les autorités nationales, a rassemblé plus d'une centaine de participants, représentant diverses institutions publiques et privées, lesquels ont dû travailler ensemble pour contenir le déversement d'hydrocarbures simulé, d'abord en mer puis à terre. L'événement a aussi permis d'évaluer le plan national d'urgence en cas de déversement d'hydrocarbures du pays, élaboré  grâce au soutien du projet GI WACAF.

À l'issue de la période biennale 2016-2017, plus d'une dizaine d'ateliers nationaux, trois ateliers régionaux et sous-régionaux auront été organisés, et un exercice national aura reçu le soutien du projet. Toutes ces activités se concentrent essentiellement sur l'élaboration et la mise à l'essai des plans d'urgence nationaux. En outre, afin d'éviter les doubles emplois et de permettre à tous de bénéficier des résultats obtenus et des progrès accomplis, le projet s'est efforcé de coordonner son action avec celle d'autres entités ou projets de la région ayant un mandat similaire.

Ces efforts ont vocation à compléter les travaux entrepris au niveau national afin de ratifier et de mettre pleinement en œuvre un certain nombre d'instruments de l'OMI, comme la Convention OPRC ou les traités internationaux sur la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures – soit la Convention de 1992 sur la responsabilité civile (Convention CLC) et la Convention sur les hydrocarbures de soute. Le nombre d'États ratifiant ces instruments ne cesse d'augmenter. La plupart des 22 pays du projet ont d'ores et déjà ratifié la Convention OPRC et la Convention CLC. En revanche, seulement six d'entre eux ont pour l'instant ratifié la Convention sur les hydrocarbures de soute. Il est donc nécessaire que davantage d'États s'y intéressent et s'engagent à ratifier la Convention.

Depuis le lancement de l'Initiative Mondiale pour l'Afrique occidentale, centrale et australe, les capacités régionales de préparation et de lutte contre les déversements d'hydrocarbures ont été considérablement renforcées. En effet, le nombre d'États ayant mis en place un plan national d'urgence en cas de déversement d'hydrocarbures a triplé et l'écrasante majorité d'entre eux disposent désormais d'une autorité compétente désignée pour agir dans ce domaine.

La priorité du projet pour les deux années à venir sera d'améliorer l'efficacité du partage de renseignements en développant des bases de données sur les ressources d'intervention disponibles, les interlocuteurs de référence et les politiques d'intervention.

La conférence a également permis de souligner la nécessité d'améliorer la coordination interinstitutionnelle et de définir clairement les rôles et les responsabilités de tous les acteurs impliqués dans la préparation et la lutte contre la pollution par les hydrocarbures à l'échelle nationale. Par ailleurs, il a été convenu qu'un soutien supplémentaire serait accordé pour que les opérations de nettoyage du littoral et de gestion des déchets soient menées efficacement au sein des systèmes nationaux de lutte contre les déversements d'hydrocarbures, et que ce soutien ferait partie des actions prioritaires pour les deux années à venir.

Les 22 pays africains du projet GI WACAF sont les suivants : Afrique du sud, Angola, Bénin, Cameroun, Cabo Verde, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Libéria, Mauritanie, Namibie, Nigéria, République démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone et Togo.

Cliquez ici pour accéder au site Internet de l'Initiative mondiale pour l'Afrique occidentale, centrale et australe (GI WACAF).

* Les acteurs ayant participé à l'organisation de l'événement sont les suivants :

  • CEDRE – Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux
  • ITOPF – International Tanker Owners Pollution Federation Limited
  • OSPRI – Initiative régionale pour la préparation contre les déversements d'hydrocarbures (mer Caspienne – mer Noire – Eurasie centrale)
  • OSRL – Oil Spill Response Ltd
  • SANCCOB – Southern African Foundation for the Conservation of Coastal Birds
  • Compagnies pétrolières internationales – dont des représentants d'Exxon Mobil, de Total et de Shell Nigeria


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