L'OMI a accueilli le colloque "Guichet unique maritime 2024 - Perspectives nouvelles pour les transports maritimes et les ports" sur deux jours, afin d'examiner comment mettre en œuvre les guichets uniques maritimes avant la date limite de janvier 2024.

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​Des experts issus des secteurs maritime et portuaire se sont réunis au Siège de l'OMI pour examiner la manière de mettre en œuvre les guichets uniques maritimes.

Une fenêtre d'opportunités  

À partir du 1er janvier 2024, les ports du monde entier seront tenus d'exploiter des guichets uniques maritimes pour l'échange électronique de renseignements à l'arrivée, pendant le séjour et au départ des navires dans les ports. Ce changement obligatoire fait suite à l'adoption par le Comité de la simplification des formalités de l'OMI d'amendements à la Convention FAL.   

C'est avec cette date clé en tête que l'OMI a accueilli le colloque intitulé "Guichet unique maritime 2024 - Perspectives nouvelles pour les transports maritimes et les ports" sur deux jours (18-19 janvier 2023). Ce colloque a été organisé conjointement par l'OMI, l'IAPH et BIMCO, avec le soutien de l'International Port Community Systems Association (IPCSA).  

Une foule d'experts issus de l'ensemble des secteurs maritime et portuaire ont exploré la manière dont les guichets uniques maritimes s'intègrent aux stratégies nationales de numérisation, la meilleure approche pour concevoir et mettre en œuvre les guichets uniques maritimes en fonction des objectifs de facilitation du commerce maritime des États Membres et des objectifs pour contribuer à rendre les transports maritimes plus écologiques.  

Il a également été question du concept d'interopérabilité et de la manière d'appliquer les normes du secteur pour harmoniser les échanges de données électroniques, ainsi que des prescriptions en matière de données d'escale au port et du développement de partenariats stratégiques. 

Dans son allocution d'ouverture du colloque, qui se tenait au Siège de l'OMI à Londres, le Secrétaire général de l'OMI, M. Kitack Lim, a déclaré que le fait de rendre les guichets uniques maritimes obligatoires à partir du 1er janvier 2024 n'était pas seulement "une étape importante pour accélérer la numérisation du commerce maritime", mais aussi "une opportunité pour toutes les parties prenantes du secteur des transports maritimes, et une étape nécessaire".  

M. Lim a également déclaré que le fait de prendre cette mesure accélérerait les aspirations des transports maritimes internationaux en matière de numérisation et de décarbonation. Il a salué les progrès réalisés ces dernières années par les secteurs maritime et portuaire et a promis le soutien de l'OMI aux États Membres pour trouver des solutions tangibles aux nouvelles obligations à venir en vertu de la Convention FAL.  

Dans son discours liminaire, le Président de l'IAPH, M. Subramaniam Karuppiah, a prévenu que la pandémie de COVID-19 avait mis l'accent sur le fait que le secteur des transports maritimes était à la traîne dans son passage à la numérisation. M. Nikolaus Schües, Président désigné du BIMCO, a émis une note optimiste, décrivant les guichets uniques maritimes comme "une opportunité à exploiter et que nous ne pouvons pas nous permettre de manquer".  

Réduire la fracture numérique grâce au partenariat 

Un panel de discussion a porté sur le soutien auquel les États Membres de l'OMI peuvent accéder pour les aider dans leur parcours de mise en œuvre des guichets uniques maritimes.  

M. Periklis Saragiotis, du Groupe de la Banque mondiale, et Mme Kate Munn, consultante, ont travaillé ensemble avec les Fidji sur leur projet relatif aux guichets uniques maritimes. Ils ont soutenu l'approche de "l'analyse en amont" pour évaluer l'état de préparation de la mise en œuvre avant de procéder à des adaptations ou à des simplifications des systèmes, évitant ainsi de numériser des procédures inefficaces.  

"Fidji est un bon exemple, a déclaré M. Saragiotis, de coopération du Groupe de la Banque mondiale et de l'OMI avec un État Membre." "Si nous travaillons ensemble et coordonnons et essayons d'envoyer un message au client et au gouvernement que nous sommes là pour aider... c'est un message très fort." 

Antigua-et-Barbuda a bénéficié d'une expertise technique en appui en nature de la Norvège pour la mise en œuvre de son guichet unique maritime. Ils ont opté pour un système spécialement conçu pour les petits États insulaires en développement (PEID), qui peut être modifié et adopté selon les besoins. M. Wayne Mykoo, du Département des services maritimes et de la marine marchande d'Antigua-et-Barbuda, a déclaré que le projet soulignait la capacité de l'OMI à aider les États Membres à respecter leurs obligations.  

Une autre initiative de l'OMI est celle du projet de guichet unique pour la facilitation du commerce (SWiFT). Sous ses auspices, Singapour met en œuvre un projet pilote avec l'Angola pour établir une plateforme de guichet unique maritime développée pour les ports de taille moyenne, sur la base du système mis en œuvre avec succès à Antigua-et-Barbuda.  

M. Gavin Yeo, de l'Autorité maritime et portuaire de Singapour, a résumé l'état d'avancement du projet : "Le projet développe actuellement des prototypes pour l'équipe angolaise, qui fournira des informations en retour afin d'apporter des améliorations au cours du processus de construction. 

Les cours d'apprentissage en ligne de l'OMI offrent une autre forme de soutien. Les délégués ont appris qu'un cours modulaire d'une journée était en cours d'élaboration pour aider à diffuser les connaissances sur les avantages d'une bonne mise en œuvre d'un guichet unique maritime. "Il sera particulièrement utile aux pays en développement, aux ports et aux agences qui prévoient de mettre en œuvre leur propre guichet unique maritime", a déclaré M. Jarle Hauge de l'Administration côtière norvégienne, qui met cette ressource au point. 

Résumant le point de vue général de l'OMI sur l'état d'avancement de la numérisation dans le secteur des transports maritimes, M. Jose Matheickal, Chef du Département des partenariats et projets de l'OMI, estime que la transition numérique s'accélère dans le monde développé, mais que les pays en développement ont encore du retard à rattraper. "Les choses ne se passent pas de la même manière dans le monde du sud et dans le monde du nord", a-t-il déclaré. Il a souligné que les moteurs économiques et réglementaires - sous la forme du FAL - sont en place, et a rappelé aux délégués la contribution à la décarbonation que les guichets uniques maritimes apporteront.