Un réseau de centres de coopération de technologie maritime va voir le jour grâce à une contribution financière de la Commission européenne à hauteur de 10 millions d’euros.

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Le projet aura vocation à aider les pays qui en bénéficient à limiter et à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de leurs transports maritimes grâce à une assistance technique et au renforcement des capacités.

Un ambitieux projet visant à mettre en place un réseau mondial de centres de coopération de technologie maritime dans les pays en développement est sur le point d'être lancé grâce à une contribution financière de la Commission européenne (CE) à hauteur de 10 millions d'euros.

Les fonds mobilisés par la Commission européenne illustrent l'engagement de l'Union européenne pour soutenir la mise en œuvre concrète d'un ensemble de mesures dont l'objectif est d'améliorer le rendement énergétique, de réduire les émissions provenant des transports maritimes, et ainsi de lutter contre le changement climatique. Ce projet de rendement énergétique s'inscrit dans le cadre d'un plus large portefeuille de financement pour le climat, mis en place par la CE, et vise à aider les pays les moins développés à prendre des mesures climatiques dans des domaines ou secteurs spécifiques comme, par exemple, le secteur des transports maritimes.

Le projet aura vocation à aider les pays qui en bénéficient à limiter et à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de leurs transports maritimes grâce à une assistance technique et au renforcement des capacités. Par le biais d'une large diffusion de renseignements techniques et de savoir-faire, le projet permettra de favoriser l'adoption de technologies innovantes en matière de rendement énergétique par un grand nombre d'utilisateurs. Cela permettra également d'accroître les effets du transfert de technologies.

Ce projet d'une durée de quatre ans concerne les cinq régions suivantes : l'Afrique, l'Amérique latine, l'Asie, les Caraïbes, et le Pacifique. Ces mêmes régions ont été retenues pour le nombre significatif de pays les moins avancés (PMA) et de petits États insulaires en développement (PEID) qui les composent.

L'élément central du projet sera la création de cinq centres de coopération de technologie maritime, un dans chacune des régions cibles, avec un financement de démarrage apporté par le projet. Ceux-ci possèderont une forte dimension régionale et deviendront des centres d'excellence pour promouvoir l'adoption de technologies et d'activités à faible émission de carbone dans le secteur des transports maritimes. Chaque centre de coopération de technologie maritime sera hébergé par une institution existante jouissant d'une réputation crédible dans la région. Ces mêmes institutions d'accueil seront sélectionnées au travers d'un processus ouvert d'appels d'offres sur la base de plusieurs critères et livrables.

Le projet sera coordonné par la Division du milieu marin de l'OMI au sein d'une cellule dédiée située à Londres (Royaume-Uni), au siège de l'OMI.

L'accord pour le financement du projet a été signé le 31 décembre 2015 par Stefan Micallef, Directeur de la Division du milieu marin de l'OMI, et Peter Craig McQuaide, Chef de l'unité en charge des énergies renouvelables et du changement climatique au sein de la Direction Générale pour la Coopération internationale et le développement (DG-DEVCO) de la Commission européenne.

Lors de la signature de l'accord, M. Micallef a déclaré : « Le fait de travailler avec les centres de coopération de technologie maritime nous a permis d'adopter une approche nouvelle pour la mise en œuvre de ce projet majeur. Par conséquent, nous nous réjouissons de la contribution apportée par la Commission européenne à ce projet, lequel constituera le fondement des efforts permanents de l'Organisation pour assurer une mise en œuvre et une application efficaces des règles relatives au rendement énergétique à l'échelle mondiale. De plus, les activités qui incombent aux centres de coopération de technologie maritime devraient permettre d'attirer l'attention de manière significative sur la promotion des actions de coopération technique, de renforcement des capacités et de transfert de technologies liées à l'amélioration du rendement énergétique des navires. »

Contexte

Les centres de coopération de technologie maritime joueront un rôle de correspondants pour les activités visant à :

  • Renforcer les capacités au sein des administrations maritimes, des autorités portuaires, des ministères pertinents, et des parties prenantes du secteur des transports maritimes afin de faciliter le respect des règles internationales existantes et de toute autre mesure de rendement énergétique qui pourrait être adoptée à l'avenir.
  • Aider les pays à participer à l'élaboration des politiques et mesures nationales de rendement énergétique des transports maritimes et à devenir signataires de l'Annexe VI de la Convention MARPOL.
  • Promouvoir l'adoption de technologies et d'activités à faible émission de carbone dans le secteur des transports maritimes au travers de projets pilotes, créant ainsi un environnement favorable pour les pratiques relatives au rendement énergétique des transports maritimes.
  • Créer des systèmes pilotes de collecte et de notification des données pour soutenir les propriétaires de navires et les administrations maritimes, et utiliser l'expérience et la compréhension de ces systèmes au cœur des processus de prise de décisions et des débats ayant lieu à l'OMI.

Les résultats des activités de renforcement des capacités et des projets pilotes menés par les centres de coopération de technologie maritime seront diffusés largement au sein de la communauté maritime internationale. Le projet permettra en ce sens d'améliorer les capacités aux échelles nationale et régionale dans tous les aspects qui concernent la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou le rendement énergétique, et d'offrir un aperçu intéressant des expériences locales relatives à l'adoption de technologies et d'activités de rendement énergétique, à la collecte de données, et à la gestion et planification de projets pertinents.

L'ensemble des résultats du projet doit inclure :

  • Une adoption accrue des technologies et activités de rendement énergétique par les propriétaires et exploitants de navires.
  • Une amélioration des capacités au sein des administrations publiques afin de mettre en œuvre et d'appliquer les règles internationales existantes et à venir en matière de rendement énergétique des navires.
  • Une augmentation du nombre de pays signataires de l'Annexe VI de la Convention MARPOL.
  • Une participation des pays pour élaborer, mettre en œuvre et faire appliquer les politiques nationales de rendement énergétique des transports maritimes.

L'idée d'un réseau mondial de centres de coopération de technologie maritime, afin d'accélérer le renforcement des capacités et le transfert de technologies dans le domaine maritime, a été mise en lumière par l'OMI lors de la première conférence Future-Ready Shipping, organisée à Singapour les 28 et 29 septembre 2015. Cette conférence internationale, fruit d'une initiative commune entre l'Autorité maritime et portuaire de Singapour (MPA) et l'OMI, a pour thèmes centraux le transfert de technologies maritimes et le renforcement des capacités. Cliquez ici pour en savoir plus.

La conférence elle-même est née en réponse à une résolution adoptée par l'OMI en 2013 et intitulée « Promotion de la coopération technique et du transfert de technologies concernant l'amélioration du rendement énergétique des navires. » Entre autres choses, cela implique que l'Organisation fournisse, par le biais de ses divers programmes, une assistance technique aux États Membres pour leur permettre de coopérer dans le domaine du transfert de technologies en matière de rendement énergétique, notamment vers les pays en développement, et de contribuer à la recherche de sources de financement pour renforcer les capacités et appuyer les États, en particulier les États en développement, qui ont sollicité un transfert de technologies.

Dans le cadre de cette résolution, l'OMI mène également un projet d'une durée de deux ans, le projet GloMEEP. Ce dernier vise à favoriser une plus grande connaissance et une meilleure compréhension des mesures techniques et opérationnelles qui permettront de réduire les émissions de carbone des transports maritimes à l'avenir. Ce Projet de partenariat mondial pour le rendement énergétique des transports maritimes (GloMEEP) – à l'initiative commune du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et de l'Organisation maritime internationale (OMI) – s'intéresse également aux pays en développement, où les transports maritimes occupent un rôle de plus en plus central.