Avec l’entrée en vigueur de la Convention BWM au mois de septembre prochain, le projet GloBallast, initié il y a dix ans pour endiguer la prolifération des espèces envahissantes dans les eaux de ballast des navires, prend fin.
Le projet GloBallast, un projet initié il y a dix ans afin de promouvoir l'application d'un traité international ayant pour objectif d'endiguer la prolifération des espèces envahissantes dans les eaux de ballast des navires, a été terminé avec succès. Cela coïncide avec l'organisation d'une ultime réunion entre les différentes parties prenantes du projet, dont font partie des gouvernements, des organismes des Nations Unies et des acteurs du secteur maritime.
L'Organisation maritime internationale (OMI) a mis en œuvre le projet de partenariats GloBallast aux côtés du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Celui-ci, lancé en 2007 à l'issue d'une phase initiale de quatre ans, a permis d'aider les pays en développement à réduire le transfert d'organismes aquatiques nuisibles et d'agents pathogènes dans les eaux de ballast des navires et à appliquer la Convention sur la gestion des eaux de ballast (BWM).
Organisée dans la ville de Panama (Panama) les 16 et 17 mars, cette ultime réunion de l'Équipe spéciale mondiale du projet GloBallast a mis en évidence les réussites du projet, qui devront être soutenues par les principales parties prenantes après la clôture officielle du projet, au mois de juin 2017. Citons par exemple les modules de formation GloBallast visant à répondre aux besoins des pays appliquant la Convention BWM en matière de renforcement des capacités. L'organisation régulière de Forums de recherche et développement sur la gestion des eaux de ballast, favorisant l'élaboration de technologies de traitement des eaux de ballast innovantes, doit également se poursuivre à l'issue de la clôture du projet.
Le projet GloBallast a pu mettre en place un modèle de travail efficace avec les pays partenaires principaux, mais aussi avec le secteur maritime et le monde universitaire, afin d'accélérer le partage de connaissances, la formation et le renforcement des capacités. Des équipes spéciales régionales ont été formées dans 12 sous-régions en développement. De même, des stratégies régionales et des plans d'action relatifs à la gestion des eaux de ballast ont été mis au point, impliquant plus de 100 pays. Pour l'heure, six de ces stratégies et plans d'action ont été adoptés au travers des institutions partenaires régionales. Le projet a en outre facilité le renforcement des capacités aux échelles nationales, en soutenant la création d'équipes spéciales nationales, ainsi que la rédaction et l'adoption d'une législation nationale dans 80 % des pays partenaires principaux. Cela a permis à beaucoup de ces pays de ratifier la Convention BWM, qui entrera en vigueur au mois de septembre 2017. De plus, la réunion a été l'occasion, d'une part, de promouvoir le rôle essentiel joué par les pays partenaires principaux au sein de leur région respective en vue de permettre une application régionale de la Convention BWM et, d'autre part, d'étudier les mécanismes de financement qui pourront financer les futurs besoins des pays en matière de renforcement des capacités.
Le projet GloBallast a aussi lancé un partenariat entre les secteurs public et privé, l'Alliance mondiale du secteur pour la biosécurité marine (GIA), au sein duquel sont rassemblées des compagnies maritimes comme Keppel Offshore and Marine et APL. Cette Alliance a participé à la création d'un Forum mondial sur les installations d'essai, lequel se compose de 19 organisations qui testent les systèmes de traitement des eaux de ballast et vise ainsi à augmenter les niveaux de normalisation, de transparence et d'ouverture.
M. Stefan Micallef, Directeur de la Division du milieu marin de l'OMI, a expliqué que le projet GloBallast était un remarquable exemple des mesures directes et de grande ampleur prises par l'OMI, et d'autres organismes internationaux, dans le but de faire face à la menace mondiale que représentent les espèces envahissantes transportées dans les eaux de ballast des navires pour la santé des océans du monde.
« Par l'intermédiaire de ce projet, les gouvernements, le secteur maritime et les autres parties prenantes ont eu la possibilité d'agir pour renforcer davantage la durabilité environnementale et socio-économique des transports maritimes et d'œuvrer à la réduction des effets négatifs de ces derniers sur les écosystèmes marins. Je suis tout à fait confiant par rapport au fait que la grande famille GloBallast continuera de déployer des efforts soutenus et de collaborer en vue de protéger nos océans, dans l'esprit de l'Objectif de développement durable 14 des Nations Unies » , a-t-il déclaré.
M. Andrew Hudson, Directeur du Programme pour la gouvernance de l'eau et des océans du PNUD, a mis l'accent sur le fait que le projet de partenariats GloBallast avait permis d'innover avec la mise en place d'un modèle réussi de collaboration, de coopération et de renforcement des capacités. Il a ensuite précisé que ce modèle était désormais repris par d'autres projets de type « Glo-X. »
« Le Programme GloBallast – à l'initiative commune du FEM, du PNUD et de l'OMI – a joué un rôle de catalyseur déterminant pour préparer les différents pays et le secteur maritime à l'application de la Convention sur la gestion des eaux de ballast, laquelle permettra d'atténuer les impacts souvent dus aux espèces envahissantes comme les dommages environnementaux et économiques, la perte des moyens d'existence et les effets sur la santé de l'homme. L'héritage et les fruits du projet perdureront bien au-delà de sa clôture officielle » , a souligné M. Hudson.
M. Chris Severin, coordinateur des eaux internationales auprès du FEM, a fait savoir que le Fonds pour l'environnement mondial était fier d'avoir travaillé aux côtés des Nations Unies, par le biais de l'OMI et du PNUD, pour créer un cadre mondial permettant de s'attaquer à la prolifération des espèces envahissantes.
« Je crois sincèrement que l'application de la Convention sur la gestion des eaux de ballast permettra non seulement d'aider les nations à contribuer de façon décisive à la réalisation des Objectifs de développement durable, mais également de libérer le potentiel de l'économie bleue. Pendant 17 ans, le projet actuel et le projet pilote qui avait été mené auparavant, représentant une subvention totale de 12 millions de dollars américains accordée par le FEM, ont permis de soutenir le processus ayant conduit à ce que nous célébrons aujourd'hui, c'est-à-dire l'entrée en vigueur de la Convention BWM. Au travers de partenariats forts entre les nations principales et les partenaires du secteur privé, celle-ci mènera à un investissement inédit du secteur privé estimé à hauteur de 30 milliards de dollars américains » , a déclaré M. Severin.
Cette réunion de l'Équipe spéciale mondiale du projet GloBallast, accueillie par l'Autorité maritime du Panama, a rassemblé 43 participants. Étaient ainsi représentés : 12 des 15 pays partenaires principaux du projet* ; un pays pilote, avec le Brésil ; des organismes régionaux de coordination** ; le FEM, le PNUD et l'OMI ; et des partenaires stratégiques***.
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* Argentine, Bahamas, Chili, Colombie, Croatie, Ghana, Jamaïque, Nigéria, Panama, Trinité-et-Tobago, Venezuela et Yémen.
** Le Centre régional méditerranéen pour l'intervention d'urgence contre la pollution marine accidentelle (REMPEC), le Secrétariat du Programme régional océanien de l'environnement (PROE), l'Organisation régionale pour la conservation de l'environnement de la mer rouge et du golfe d'Aden (PERSGA), et la Commission permanente du Pacifique Sud (CPPS).
*** The Institute of Marine Engineering, Science and Technology (IMarEST), la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), l'Institut international de l'océan (IOI) ; la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), le Forum mondial sur les installations d'essai, et l'Université maritime mondiale (UMM).