Alors même que les transports maritimes se trouvent à l'aube d'une nouvelle ère, les défis qui se présentent à l'OMI sont nombreux.

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« En 2018, le monde aura les yeux rivés sur les États Membres de l'OMI en espérant que la stratégie initiale qu'ils auront définie s'appuiera sur une vision claire. Je vous en conjure, soyez courageux, fixez des objectifs qui permettront de changer véritablement la donne. Vous avez devant vous la possibilité d'agir et de changer les choses de façon durable. Ne passez pas à côté ! »

Alors même que les transports maritimes se trouvent à l'aube d'une nouvelle ère, les défis qui se présentent à l'OMI sont nombreux.

Le Secrétaire général de l'Organisation maritime internationale (OMI), M. Kitack Lim, a exhorté les États Membres à saisir l'occasion de fixer des objectifs ambitieux et courageux au moment d'adopter une stratégie initiale de réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des transports maritimes internationaux, l'année prochaine.

S'exprimant en ouverture de la 30ème session de l'Assemblée de l'OMI, le Secrétaire général a expliqué aux délégués que les regards du monde entier se tourneraient vers l'OMI en 2018, dans l'attente d'une action concrète.

Le Comité de la protection du milieu marin (MEPC) de l'OMI doit en effet adopter une stratégie initiale de réduction des émissions de gaz à effet de serre au mois d'avril prochain. « En 2018, le monde aura les yeux rivés sur les États Membres de l'OMI en espérant que la stratégie initiale qu'ils auront définie s'appuiera sur une vision claire. Je vous en conjure, soyez courageux, fixez des objectifs qui permettront de changer véritablement la donne. Vous avez devant vous la possibilité d'agir et de changer les choses de façon durable. Ne passez pas à côté ! », a ainsi déclaré M. Lim au siège de l'OMI, à Londres, face à une salle comble.

Plus de 1 500 délégués des États Membres de l'OMI, d'organisations intergouvernementales (OIG) et d'organisations non gouvernementales (ONG) sont inscrits pour participer à la 30ème session de l'Assemblée de l'OMI, qui se tiendra du 27 novembre au 6 décembre.

M. Lim a tout d'abord exposé les points clés du nouveau Plan stratégique de l'Organisation pour la période 2018-2023, lequel doit être adopté par l'Assemblée.

« Les sept orientations stratégiques du Plan nous guideront vers des processus de réglementation et d'application plus efficaces, notamment grâce à l'intégration de technologies nouvelles et avancées, qui nous aideront à relever les défis qui sont les nôtres. Parmi eux : le renforcement de la sécurité des navires, sans oublier les nouvelles technologies émergentes comme les navires de surface autonomes ; notre contribution à la lutte contre le changement climatique ; la participation à la gouvernance des océans ; la lutte contre la cybercriminalité ; et la facilitation du commerce international. Nous devons agir dans ces domaines tout en tenant dûment compte de l'élément humain », a souligné le Secrétaire général.

M. Lim a ensuite fait part de son ambition de transformer l'OMI en une « Organisation fondée sur le savoir », c'est-à-dire qui s'appuie sur une analyse appropriée des données afin de soutenir et d'améliorer les processus de réglementation et d'application existants.

Comme l'a précisé le Secrétaire général de l'OMI, la vitesse à laquelle les changements s'opèrent aujourd'hui dans chacune des sphères de nos vies soulève une question fondamentale – notamment parce que les technologies évoluent bien plus vite que les processus de réglementation.

« Le secteur maritime sera très prochainement confronté à un certain nombre de perturbations numériques et c'est pourquoi notre Organisation n'a d'autre choix que de se tenir prête », a-t-il assuré, avant de poursuivre : « Cela signifie, à mon sens, que le cadre réglementaire régissant l'activité des transports maritimes doit s'appuyer fermement sur des objectifs et des fonctions plutôt que sur des solutions normatives. C'est là le seul moyen de s'assurer que les mesures adoptées par l'OMI ne deviennent pas obsolètes entre le moment où elles sont adoptées et celui où elles entrent en vigueur. Je sais que nous avons déjà bien progressé dans cette direction, mais nous devrons aller plus loin et agir plus vite dans les années à venir. »

M. Lim a en outre affirmé que toute l'Organisation devait faire preuve de plus d'efficacité, de souplesse et d'adaptabilité, signalant ainsi sa détermination à faire progresser le concept d'« Organisation fondée sur le savoir », lequel défend une plus grande prise en considération des données dans les travaux du Secrétariat et les processus décisionnels.

« Nous sommes à l'ère du numérique et le système des Nations Unies se penche déjà sur un certain nombre de problèmes transfrontaliers impliquant les technologies émergentes comme l'intelligence artificielle, ainsi que sur les avantages que celles-ci pourraient avoir pour la société dans son ensemble », a poursuivi M. Lim.

« Nous devons de notre côté, à l'OMI, analyser les statistiques et les données de façon plus détaillée et approfondie de sorte que nous puissions réellement comprendre les tendances de fond et les facteurs à l'origine des accidents de mer. Nous devons par ailleurs nous assurer que tout amendement ou adjonction au cadre réglementaire s'appuie, dans la mesure du possible, sur des statistiques, des études et des analyses pertinentes. Cela permettrait d'ouvrir la voie à une meilleure réglementation, c'est-à-dire qui intègre les travaux visant à réduire les charges administratives et à éviter toute exigence disproportionnée, et qui permette de s'attaquer aux réglementations obsolètes et inutiles. »

L'accent a également été mis sur les travaux menés par l'OMI en vue de soutenir le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et les objectifs de développement durable. « Parce que la plupart des éléments du Programme 2030 ne pourront être réalisés que dans un contexte où le commerce international et l'économie mondiale sont soutenus et facilités par un secteur des transports durable, les travaux menés par l'Organisations peuvent être associés à presque tous les objectifs des développement durable », a déclaré M. Lim.

À la fin de son intervention, le Secrétaire général a fait référence au 70ème anniversaire de la Convention portant création de l'OMI, adoptée en mars 1948, qui sera célébré l'année prochaine. « Le thème retenu pour 2018 – Notre héritage - de meilleurs transports maritimes pour un avenir meilleur – se concentre à la fois sur le passé et sur les 70 années à venir. Il est l'occasion d'illustrer et de valoriser la manière avec laquelle l'Organisation a su s'adapter, au fil des ans, en tant qu'acteur central de la chaîne logistique mondiale », a-t-il conclu.

Le Ministre d'État aux transports du Royaume-Uni, M. John Hayes, a lui aussi prononcé un discours en ouverture de l'Assemblée pour souhaiter la bienvenue aux délégués en sa qualité de représentant de l'État hôte.

Le Président sortant de l'Assemblée, M. Federico Trillo-Figueroa y Martínez-Conde, ancien Ambassadeur du Royaume d'Espagne au Royaume-Uni et ancien Représentant permanent du Royaume d'Espagne auprès de l'OMI, ainsi que le nouveau Président de l'Assemblée, M. Rolando Drago Rodríguez, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire et Représentant permanent de la République du Chili auprès de l'OMI, ont également prononcé un discours devant l'Assemblée.

Élection des membres du bureau

L'Assemblée a élu les membres du bureau listés ci-après :

  • Président de l'Assemblée

M. Rolando Drago Rodríguez, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire et Représentant permanent de la République du Chili auprès de l'OMI.

  • Vice-présidents de l'Assemblée

Premier Vice-président : M. Euripides L. Evriviades, Haut-Commissaire et Représentant permanent de la République de Chypre auprès de l'OMI ; et

Deuxième Vice-président : Mme Tamar Beruchashvili, Ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire et Représentante permanente de la Géorgie auprès de l'OMI.

Assemblée de l'OMI

La 30ème session de l'Assemblée de l'OMI se réunit au siège de l'Organisation, à Londres, du 27 novembre au 6 décembre 2017. Plus de 1 500 délégués des États Membres de l'OMI, d'organisations intergouvernementales (OIG) et d'organisations non gouvernementales (ONG) sont inscrits pour participer à l'Assemblée, l'organe directeur le plus important de l'Organisation.

Les 172 États Membres de l'OMI et les trois États Membres associés peuvent prendre part à l'Assemblée. Les organisations intergouvernementales avec lesquelles des accords de coopération ont été conclus et les organisations non gouvernementales bénéficiant du statut consultatif auprès de l'OMI sont elles aussi autorisées à participer.

L'Assemblée se réunit une fois tous les deux ans en session ordinaire. Elle est chargée d'approuver le programme de travail, de voter le budget et de déterminer le fonctionnement financier de l'Organisation. Enfin, elle est également chargée d’élire les 40 Membres du Conseil.

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