La crise des relèves d'équipages reste un défi, prévient le Secrétaire général de l'OMI

La crise des relèves d’équipages est loin d’être terminée et les enjeux entourant la vaccination doivent être réglés.

Déclaration du Secrétaire général de l'OMI, Kitack Lim

« Il y a un an, au moment où le monde était plongé dans la crise de la COVID-19, j'évoquais notre "voyage ensemble" et soulignais l'importance de la collaboration et de la coopération. Je suis fier de dire qu'au cours des 12 derniers mois, nous avons travaillé sans relâche avec de nombreuses parties prenantes afin de faire face à des conditions difficiles.

Le secteur maritime a continué à acheminer les marchandises vitales dont les gens ont besoin. Au cœur de ce commerce, les gens de mer ont travaillé sans relâche pour assurer la circulation des marchandises. Malgré les difficultés liées à l'accès aux ports, au rapatriement, aux relèves d'équipages et à d'autres enjeux, les gens de mer ont fait preuve d'un dévouement allant au-delà de leurs obligations professionnelles. 

Des centaines de milliers de gens de mer ont été contraints de travailler bien au-delà de la durée initialement prévue par leurs contrats. Nous avons estimé qu'au cours des derniers mois de l'année 2020 et au début de cette année, quelque 400 000 gens de mer attendaient d'être rapatriés, et un nombre similaire était dans l'incapacité de rejoindre les navires pour y travailler.

Grâce aux efforts concertés des gouvernements, des propriétaires de navires et d'autres intervenants, ce nombre est désormais estimé à 200 000 gens de mer en attente de rapatriement, et un nombre similaire en attente de rejoindre les navires. L'une des principales réalisations de la dernière année a été l'adoption, par l'Assemblée générale des Nations Unies, d'une résolution appelant à la désignation des gens de mer comme travailleurs clés et à la mise en œuvre des mesures pertinentes pour permettre aux gens de mer qui sont bloqués en mer d'être rapatriés et à d'autres de les remplacer, et pour garantir l'accès à des soins médicaux.

Mais nous ne pouvons pas baisser la garde. À ce jour, moins de 60 pays ont répondu à notre appel et désigné les gens de mer comme travailleurs clés. Davantage de pays doivent agir si nous voulons résoudre cette crise et assurer un traitement juste pour les gens de mer, et faciliter leurs déplacements entre leur domicile et leur lieu de travail. Il reste encore beaucoup de chemin à faire avant que les relèves d'équipages reviennent à la normale.

Alors que la vaccination est déployée dans de nombreux pays, je demande instamment aux Gouvernements de donner la priorité aux gens de mer dans leurs programmes nationaux de vaccination contre la COVID-19. 

Les gouvernements doivent aussi se préparer à relever les défis posés par la vaccination des gens de mer qui passent de longues périodes en mer, loin de leur pays d'origine. Nous devons continuer à travailler ensemble pour élaborer des protocoles et des orientations sur les certificats de vaccination. Cela est particulièrement important, puisque les obstacles aux déplacements entraînés par les protocoles nationaux de vaccination pourraient compliquer davantage la situation déjà difficile entourant la relève des équipages.

Au cours de notre voyage ensemble à travers cette pandémie, qui a posé un défi pour le monde entier, je reconnais que de nombreux gens de mer ont traversé une épreuve intense en continuant de travailler pour permettre la circulation du commerce. Je remercie de tout cœur les gens de mer.

Nous continuerons à travailler avec les autres agences des Nations Unies, les organismes du secteur et les gouvernements pour répondre aux besoins des gens de mer.

Nous travaillerons aussi en vue de tirer des leçons de ces événements afin d'être mieux préparés à l'avenir. »