Le projet de partenariats GloFouling contre l’encrassement biologique

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Le projet de partenariats GloFouling vise à lutter contre le transfert d'espèces aquatiques envahissantes causé par l'encrassement biologique, c'est-à-dire l'accumulation d'organismes aquatiques sur la coque des navires et d'autres structures maritimes. Le projet cible plus particulièrement certaines régions en développement. 

En plus de bouleverser la biodiversité et la santé des écosystèmes, l'introduction d'espèces aquatiques envahissantes dans de nouveaux milieux marins peut avoir des effets néfastes importants sur un grand nombre de secteurs économiques, notamment les pêches, l'aquaculture et l'énergie marine (énergie de la houle, marémotrice et thermique).

Par conséquent, la lutte contre l'encrassement biologique est un enjeu important non seulement pour assurer l'intégrité des écosystèmes marins, mais aussi pour protéger des services écosystémiques qui assurent la subsistance de communautés côtières partout sur la planète.   

Lancé en décembre 2018, le Projet de partenariat GloFouling FEM-PNUD-OMI cherche à renforcer les capacités des pays en développement pour leur permettre de mettre en œuvre les Directives de de l'OMI pour le contrôle et la gestion de l'encrassement biologique. Ces directives établissent une approche globale cohérente sur la façon dont l'encrassement biologique devrait être géré afin de limiter le risque de transfert d'espèces envahissantes par le biais des coques des navires. Le projet encouragera également l'élaboration de normes et de meilleures pratiques pour améliorer la gestion de l'encrassement biologique dans d'autres secteurs économiques liés aux océans. 

Cette initiative s'inscrit dans une démarche plus large de protection des écosystèmes marins face aux impacts négatifs des espèces envahissantes, qui est menée par l'OMI en collaboration avec le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Cette démarche a débuté en 2001 sous le Programme GloBallast.

 

Principaux pays partenaires

Douze pays pilotes, parmi lesquels figurent des pays en développement et des petits États insulaires en développement, ont été sélectionnés pour mener les travaux du projet GloFouling : Brésil, Équateur, Fidji, Île Maurice, Indonésie, Jordanie, Madagascar, Mexique, Pérou, Philippines, Sri Lanka et Tonga.

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Répartition géographique des principaux pays partenaires du projet GloFouling

 

Le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) a accordé une subvention de 6,9 millions de dollars américains au projet afin de mener une gamme de réformes en matière de gouvernance au niveau national. Ces sommes serviront à mettre en place des ateliers de formation et des activités de renforcement des capacités, et à favoriser l'adoption de technologies qui contribueront à résoudre le problème des espèces envahissantes.

De plus, plusieurs acteurs du secteur privé doivent participer activement au projet, reproduisant ainsi le modèle de partenariat public-privé qui a fait ses preuves dans le cadre de projets précédents de l'OMI, comme l'Alliance mondiale du secteur à l'appui des transports maritimes à faibles émissions de carbone (GIA).

En plus des fonds de lancement fournis par le FEM, les partenaires du projet devraient fournir un cofinancement de 40 millions de dollars américains dans la région, en espèces et en soutien logistique. Le Projet doit se poursuivre pendant cinq ans, jusqu'à la fin de l'année 2023.

Alors que l'OMI va se concentrer sur le transport, la Commission océanique intergouvernementale (COI) de l'UNESCO s'est jointe aux trois principaux partenaires du projet (FEM, PNUD et OMI) pour accompagner les autres acteurs du secteur maritime dans l'élaboration de meilleures pratiques qui leur permettront d'améliorer leur gestion de l'encrassement biologique. La COI travaillera de concert avec le projet GloFouling afin de sensibiliser les principaux intervenants à ce défi environnemental.

L’action du projet GloFouling est divisée en cinq composantes principales : 

  1. Réformes juridiques, stratégiques et institutionnelles développées et mises en place afin de minimiser le risque de transfert d’espèces aquatiques envahissantes causé par l’encrassement biologique
  2. Renforcement des capacités et soutien technique pour la mise en œuvre des Directives de 2011 pour le contrôle et la gestion de l'encrassement biologique des navires en vue de réduire au minimum le transfert d'espèces aquatiques envahissantes
  3. Partenariats public-privé pour renforcer la participation du secteur privé au niveau local, régional et mondial
  4. Système de gestion des savoirs et meilleure collaboration entre les institutions et les parties prenantes pour surveiller et évaluer les mesures de gestion et de contrôle de l’encrassement biologique
  5. Suivi et évaluation

 

Encrassement biologique et émissions de gaz à effet de serre

L'encrassement de la coque accroît la résistance due au frottement, ce qui se traduit par une consommation excessive de carburant et des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre (GES). En limitant cet encrassement, le projet GloFouling va entraîner des réductions significatives dans les émissions de GES des navires. 

Les solutions mises de l'avant par le projet GloFouling comprennent un entretien plus efficace de la coque, l'utilisation de systèmes perfectionnés de revêtement de la coque et le polissage des hélices au moment opportun. En réduisant la consommation en carburant des navires, ces mesures pourraient contribuer à réduire leurs émissions de GES de 5% à 23%.

Même si ce potentiel n'était réalisé qu'en partie, la réduction des GES provenant du transport maritime entraînera des bénéfices considérables pour l'environnement et des économies en carburant qui pourraient se chiffrer en centaines de millions de dollars américains par année.

Cette démarche s'ajoute aux efforts menés par le Projet de partenariat mondial pour le rendement énergétique des transports maritimes (Projet GloMEEP), qui porte sur des mesures de rendement énergétique dans le secteur. 


Lutte contre l’encrassement biologique et développement durable

Grâce à leur engagement à l'égard du projet GloFouling, les 12 principaux pays partenaires contribueront directement à l'atteinte des cibles établies par les objectifs de développement durable (ODD) du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Plus particulièrement, le Projet GloFouling porte sur les ODD 13 (prendre d’urgence des mesures pour lutter contre le changement climatique et ses impacts), 14 (conserver et utiliser durablement les océans, les mers et les ressources marines pour le développement durable) et 15 (protéger, restaurer et promouvoir l’utilisation durable des écosystèmes terrestres, la gestion durable des forêts, lutter contre la désertification et stopper et inverser la dégradation des terres et la perte de biodiversité). 

En outre, le projet GloFouling comprend des initiatives ciblées qui sont axées spécifiquement sur les femmes et visent à créer un espace d'autonomisation pour réduire les disparités existantes dans les administrations maritimes, la communauté scientifique et le secteur privé (ODD 5), des mesures destinées à encourager les innovations du secteur et l'adoption de technologies (ODD 9) et des perspectives concrètes en matière de coopération Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaire, dans le secteur public et le secteur privé (ODD 17).

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La contribution du projet de partenariats GloFouling aux objectifs de développement durable

 

Le Projet GloFouling et les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité  

La Convention sur la diversité biologique (CBD) et les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité s’attaquent aux causes sous-jacentes de la perte de biodiversité. Les moyens mis de l’avant comprennent la sensibilisation de gouvernements et de la société à l’importance de la diversité biologique, la réduction des pressions directes sur la biodiversité, la préservation de la diversité générique et la promotion d’une utilisation plus durable des écosystèmes. 

Le projet de partenariats GloFouling contribuera à l’atteinte du But stratégique B de la Convention sur la diversité biologique, soit « Réduire les pressions directes exercées sur la diversité biologique et encourager l’utilisation durable », et de l’objectif 9 qui y est relié : « D’ici 2020, les espèces exotiques envahissantes et les voies d’introduction sont identifiées et classées en ordre de priorité, les espèces prioritaires sont contrôlées ou éradiquées et des mesures sont en place pour gérer les voies de pénétration, afin d’empêcher l’introduction et l’établissement de ces espèces ».

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Pour plus d'information, veuillez consulter le site Internet du projet GloFouling :  www.glofouling.imo.org

Pour les questions en lien avec le projet, contactez l'unité de coordination du projet à l'OMI : Glofouling@imo.org