L'exposition, organisée au siège de l'OMI, rend hommage aux efforts déployés conjointement par les gouvernements et le secteur maritime depuis l'échouage du Torrey Canyon.
Au cours des 50 années qui se sont écoulées depuis l'échouage du pétrolier Torrey Canyon en 1967, la coopération entre les gouvernements et le secteur maritime a permis de réduire les déversements d'hydrocarbures par des navires de façon spectaculaire et durable.
L'histoire des évolutions positives nées à la suite de ce sinistre est racontée dans le cadre d'une nouvelle exposition lancée ce lundi 16 janvier au siège de l'Organisation maritime internationale (OMI), l'institution spécialisée des Nations Unies chargée d'assurer la sécurité et la sûreté des transports maritimes internationaux et de prévenir la pollution des mers par les navires. Cliquez ici pour visualiser les photos.
L'ensemble des panneaux exposés explique comment cette coopération a permis de fonder un cadre réglementaire global, d'améliorer très nettement le secteur des transports maritimes, de mettre en place des systèmes efficaces de préparation et de lutte en cas de déversements d'hydrocarbures, et d'établir un mécanisme global d'indemnisation des victimes. La demande de pétrole reste élevée et les transports maritimes sont, encore aujourd'hui, le moyen le plus efficace de satisfaire cette dernière.
De nos jours, la conception des pétroliers intègre de multiples contrôles et ceux-ci sont équipés d'une double coque, de citernes à ballast séparé, de dispositifs à gaz inerte, de systèmes de lavage au pétrole brut et de séparateurs d'eau et d'hydrocarbures – ce qui n'était pas le cas il y a encore cinquante ans. Toutes ces innovations, auxquelles il faut ajouter les améliorations en matière d'aide à la navigation et beaucoup d'autres aspects relatifs à la conception et à la construction des navires et aux technologies à bord, ont permis de mettre en place des normes bien plus élevées pour la conception et l'exploitation des pétroliers. Dans le même temps, les mesures préventives prises par l'industrie et les différents instruments élaborés sous l'égide de l'OMI – lesquels régissent les questions de sécurité, d'exploitation des navires, de validation et de déclaration, de gestion nautique, de formation des équipages et de délivrance des certificats – ont contribué à rendre le secteur mondial du transport maritime de produits pétroliers plus sûr et plus propre.
Dans son discours lors de la cérémonie d'ouverture de l'exposition, le Secrétaire général de l'OMI, M. Kitack Lim, a insisté sur les mesures essentielles prises par l'OMI en réponse à l'échouage du pétrolier Torrey Canyon, survenu en mars 1967 au large des côtes britanniques. En l'espace de deux mois, soit en mai 1967, l'Organisation maritime internationale (OMI) avait d'ores et déjà convoqué une réunion extraordinaire afin d'apporter un certain nombre de changements en matière de conception et d'exploitation des navires. Cela a conduit directement à l'élaboration de la Convention internationale de 1973 pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL), qui reste à ce jour l'instrument le plus important pour prévenir la pollution par les navires.
L'affaire du Torrey Canyon a en outre mené à la création du Comité juridique de l'OMI, dans le cadre duquel ont ensuite été créés un mécanisme global d'indemnisation des victimes et les Fonds internationaux d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (FIPOL).
M. Lim a ainsi déclaré : « De ce fait, les pétroliers sont aujourd'hui plus sûrs et plus propres qu'ils ne l'ont jamais été, et il existe désormais un mécanisme solide permettant de lutter efficacement contre les déversements d'hydrocarbures et de faire face aux conséquences financières. »
De son côté, M. José Maura, Directeur des FIPOL, a mis l'accent sur le succès et le caractère unique du régime de responsabilité et d'indemnisation mis au point par l'OMI, en vertu duquel les armateurs et les chargeurs assument conjointement l'indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures.
« Le transport d'hydrocarbures par mer demeure indispensable pour la vie de tous les jours et les risques qu'il implique sont inévitables. Cette exposition présente à la fois la manière avec laquelle nous avons lutté pour réduire le nombre de déversements d'hydrocarbures et les moyens dont nous disposons pour faire face à ces événements lorsqu'ils se produisent » , a expliqué M. Maura.
Plusieurs statistiques recueillies par ITOPF (International Tanker Owners Pollution Federation Limited) montrent que les déversements d'hydrocarbures de grande ampleur ont baissé de 90 % depuis les années 1970, et que le volume d'hydrocarbures déversés est cent fois moindre par rapport à cette même période. Ces chiffres donnent la pleine mesure des avantages réels et concrets obtenus grâce aux efforts déployés conjointement par les gouvernements et l'industrie pendant plusieurs décennies afin de réduire les déversements d'hydrocarbures. En 2016, le volume total de pétrole brut transporté par mer était de 1 770 millions de tonnes métriques, dont 99,99 % a été livré en toute sécurité.
« Le volume de pétrole déversé au cours d'accidents ne représente désormais qu'une infime partie du volume total de pétrole livré en toute sécurité chaque année » , a précisé Mme Karen Purnell, Directrice générale de ITOPF. « Naturellement, l'objectif de tous les acteurs concernés est de faire en sorte qu'aucun déversement ne se produise, mais les accidents sont, de par leur nature même, imprévisibles. Par ailleurs, cette exposition met en lumière, d'une part, les travaux menés par les gouvernements et le secteur maritime pour anticiper les besoins du future et, d'autre part, le dynamisme dont ils font preuve pour développer de nouvelles initiatives visant à améliorer sans cesse la sécurité et défendre une approche respectueuse de l'environnement qui permettra de satisfaire aux exigences de la société à l' avenir » , a-t-elle ajouté.
L'exposition « 50 années de collaboration »
L'exposition « 50 années de collaboration : le travail conjoint des gouvernements et de l'industrie pour faire face aux risques de pollution par les hydrocarbures provenant de navires » a été organisée par l'OMI, les FIPOL, ITOPF, avec le soutien de la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), l'International Group of Protection and Indemnity Clubs (P&I Clubs), l'Association internationale de l'industrie pétrolière pour la sauvegarde de l'environnement (IPIECA), l'Union internationale de sauvetage (ISU), l'International Spill Control Organization (ISCO) et l'Oil Companies International Marine Forum (OCIMF).
La frise chronologique exposée dans le cadre de l'événement commence avant le sinistre de 1967 et se termine à notre époque. Elle couvre les questions suivantes :
- La prévention – présentant notamment les améliorations relatives à la sécurité de la navigation, à la construction des navires, à la formation et à la réduction des risques ;
- La préparation et la lutte – un domaine ayant évolué au rythme des progrès effectués en matière de sensibilisation et de technologies et des avancées réalisées grâce à l'expérience pratique en matière de lutte contre les déversements d'hydrocarbures ; et
- Les régimes de responsabilité et d'indemnisation – lesquels ont été mis au point afin d'assurer, d'un côté, la mise en place d'un solide système de responsabilité et d'indemnisation pour les déversements d'hydrocarbures provenant de navires et, de l'autre, l'existence de mécanismes de financement appropriés afin de pouvoir réagir rapidement et efficacement en cas d'accidents et indemniser les victimes.
L'exposition se tiendra au siège de l'Organisation maritime internationale (OMI), à Londres (Royaume-Uni), jusqu'au 7 juillet 2017.