Une crise humanitaire se déroule présentement en mer et il est urgent d'agir pour assurer la sécurité de la navigation.

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​On estime que plus de 300 000 marins et membres du personnel maritime sont présentement bloqués en mer et sont incapables d'être rapatriés malgré l'expiration de leurs contrats. Un nombre similaire de gens de mer ne parviennent pas à rejoindre les navires pour les relever.

Une crise humanitaire se déroule présentement en mer et il est urgent d'agir pour protéger la santé des marins et assurer la sécurité de la navigation, a prévenu le Secrétaire général de l'OMI, Kitack Lim. Dans une déclaration résolue publiée à l'approche de l'Assemblée générale des Nations Unies, il a demandé aux gouvernements d'agir rapidement pour dénouer la crise entourant les relèves d'équipages.

On estime que plus de 300 000 marins et membres du personnel maritime sont présentement bloqués en mer et sont incapables d'être rapatriés malgré l'expiration de leurs contrats. Un nombre similaire de gens de mer ne parviennent pas à rejoindre les navires pour les relever. Cette situation est due aux restrictions imposées par plusieurs gouvernements en réponse à la pandémie de COVID-19. Il s'agit notamment de restrictions aux déplacements, à l'embarquement et au débarquement dans les ports, de mesures de quarantaine, d'une réduction du nombre de vols disponibles et de limites à la délivrance de visas et de passeports.

Certains marins sont maintenant à bord depuis plus de 17 mois, ce qui dépasse largement la limite de 11 mois fixée par la Convention du travail maritime (CTM). Plusieurs se sont vu refuser l'accès à des soins médicaux et n'ont pas pu obtenir de permission à terre, ce qui enfreint les droits que leur confèrent la CTM et d'autres instruments internationaux. Cela suscite de graves préoccupations, non seulement pour la santé et le bien-être des gens de mer, mais également pour la sécurité des transports maritimes. Des marins fatigués et épuisés mentalement doivent continuer à travailler à bord des navires, ce qui augmente le risque d'accidents.

« Les marins ne peuvent pas rester en mer indéfiniment », a insisté M. Lim. « Si la crise des relèves d'équipage n'est pas résolue rapidement, les navires ne pourront plus opérer en toute sécurité conformément aux règlements et aux directives de l'Organisation, ce qui aggravera encore davantage les impacts économiques de la pandémie de COVID-19 », a-t-il déclaré. Les transports maritimes acheminent plus de 80% du commerce international. Ils représentent donc un élément essentiel de l'économie mondiale.

M. Lim a affirmé que la résolution de la crise des relèves d'équipage nécessitera une approche globale qui mobilisera plusieurs ministères. Il a réitéré son appel à tous les États Membres, leur demandant de désigner les gens de mer comme travailleurs clés fournissant un service essentiel et de mettre en œuvre les protocoles approuvés par l'OMI afin de permettre les changements d'équipage en toute sécurité. Le Secrétaire général de l'OMI a également insisté sur l'importance d'éliminer d'autres obstacles aux relèves d'équipage, comme les restrictions en matière de visas et de déplacements, et d'offrir aux gens de mer un accès immédiat aux soins médicaux et aux installations médicales à terre en cas de besoin.

Ce nouvel appel à l'action du Secrétaire général de l'OMI s'inscrit dans la lignée de plusieurs mois d'action de la part de l'Organisation, qui ont été marqués par de nombreuses déclarations de haut niveau, des réunions bilatérales au niveau diplomatique, ainsi que la création de l'équipe de gestion de crise pour les gens de mer, qui vient directement en aide aux marins bloqués à bord de navires. Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, António Guterres, a également prié tous les pays du monde de reconnaître les gens de mer comme des travailleurs clés et de leur fournir le soutien nécessaire afin que les relèves d'équipages et le rapatriement puissent avoir lieu en toute sécurité.

Bien que des progrès significatifs aient été réalisés par de nombreux pays pour permettre les relèves d'équipage pour tous les gens de mer, ces progrès ne suffisent pas pour compenser le nombre grandissant de navires qui doivent procéder à des changements d'équipage. 

M. Lim a invité les États Membres à aborder l'enjeu des gens de mer et de la crise des relèves d'équipages lors de la prochaine semaine de réunions de haut niveau de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui débutera le 22 septembre 2020. L'OIT, l'OMI et le Pacte mondial des Nations Unies tiendront un événement parallèle lors de la Journée mondiale de la Mer, le 24 septembre 2020, afin de sensibiliser à la crise des relèves d'équipages.

Cliquez ici pour consulter le texte complet de la déclaration.

Pour plus d'informations sur les questions relatives aux changements d'équipage et au rapatriement des gens de mer, consultez notre Foire aux questions (FAQ).

Pour plus d'informations sur le travail accompli par l'OMI pour aider des gens de mer du monde entier et des exemples spécifiques, cliquez ici.

Pour plus d'informations sur l'impact de la pandémie sur le secteur des transports maritimes, y compris des conseils destinés aux gens de mer et à l'industrie, visitez notre page Web dédiée à la COVID-19.